les sardines de la réconciliation…

La sardine et le couscous en tête des produits marocains exportés vers Israël

Par Mohamed Younsi le 30/08/2016 à 22h32 (mise à jour le 30/08/2016 à 22h52)

Kiosque360. Les marchés israéliens font la part belle aux denrées alimentaires marocains, notamment au couscous et aux sardines. En contrepartie, des produits chimiques industrialisés et des appareils mécaniques viennent en tête des produits israéliens distribués au Maroc.
Alors que la normalisation avec l’Etat israélien continue de faire débat, les échanges commerciaux entre le Maroc et Israël affichent un franc succès. En effet, couscous et sardines trouvent une place de choix dans les marchés israéliens, tandis que des produits chimiques industrialisés et des appareils mécaniques viennent en tête des produits israéliens distribués dans les marchés marocains, fait savoir le quotidien Al Massae, dans sa livraison de ce mercredi 31 août.
Selon leBureau central israélien des statistiques, cité par Al Massae, les rapports commerciaux entre les deux Etats ont connu une hausse sensible durant l’année 2015, alors que le taux de croissance de la balance commerciale a atteint 145%.
Les produits chimiques et mécaniques, ainsi que les appareils électroniques et engins dédiés au secteur agricole, sont en tête des exportations des entreprises israéliennes vers le Maroc, indique le journal qui ajoute que ces produits parviennent au Maroc via des Etats européens, en raison de l’absence de relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv.
Par ailleurs, un mouvement de «boycott, de retrait des investissements et d’imposition de sanctions contre Israël», a ciblé les dattes israéliennes.
Pour sa part, le gouvernement marocain affirme qu’il n’existe aucune relation à caractère commercial entre le royaume et IsraÊl, indique le journal qui cite le ministre du Commerce extérieur, Mohamed Abbou, qui a souligné, dans une déclaration au Parlement, que le gouvernement n’avait accordé aucune autorisation pour l’importation de dattes ou d’autres produits d’origine israélienne.

Par Mohamed Younsi

Concarneau. Voyage au cœur des conserveries Gonidec

(où l'on apprend l'origine du nom des meilleures sardines de Bretagne…)

En 1959, les Mouettes d’Arvor prennent leur envol à Concarneau, depuis elles ravissent les papilles des Concarnois et des voyageurs de passage. Rendez-vous au cœur de la fabrication.
La conserverie Gonidec, plus connue sous le nom des Mouettes d’Arvor est une entreprise familiale, comme nous l’explique Jacques Gonidec. « Elle a été créée par mon père et mon grand-père en 1959, à l’époque où beaucoup de conserveries du coin fermaient, à cause de la raréfication du poisson, de la volonté des usines de se spécialiser, de la création de la grande distribution… À côté de cela, l’entreprise Saupiquet rachetait beaucoup d’usines pour obtenir plus de quotas de pêche. L’usine ou mon grand-père travaillait a donc été rachetée, et lui et ma grand-mère, qui était une femme de caractère, ont décidé de monter leur propre usine à Concarneau, dans la cave de leur maison. ». C’est ainsi que sont nées les Mouettes d’Arvor.
Mais d’où vient ce nom d’ailleurs ? « Quand l’entreprise a été créée, le nom de Gonidec était déjà déposé. Mon grand-père jouait à l’époque dans l’équipe de football qui s’appelait « les Mouettes d’Arvor », il aimait le nom, et après avoir demandé l’accord du curé du coin qui supervisait l’équipe de foot, il a pu le donner à son entreprise. ».
Une entreprise locale
L’entreprise, totalement locale, a donc fait de la sardine son produit de prédilection. Et la route de ces sardines est tout ce qu’il y a de plus concarnoise, depuis la pêche jusqu’à la mise en boîte. Pendant la saison de la sardine, c’est-à-dire de mai à novembre, l’entreprise a besoin de mains supplémentaires, l’effectif est donc renforcé jusqu’à 80 personnes. Elles s’occupent des différentes étapes de la transformation des sardines, du filet de pêche à la boîte de conserve.
« La sardine est débarquée à la criée après la pêche, et l’usine est réapprovisionnée à 7h du matin, un jour sur deux, explique Jacques Gonidec. Elle est ensuite plongée dans un bain de saumure composé d’eau et de sel. Après quoi, les ouvrières enlèvent une à une la tête et les boyaux de chaque sardine. Puis le poisson est installé sur une grille ou il est nettoyé, séché et cuit à l’huile selon la technique de Nicolas Appert. Une nuit d’égouttage est souvent nécessaire avant que les sardines ne soient mises en boîte, avec la queue taillée. On trouve entre 4 et 12 sardines par boîte de 115g selon la taille. Les boîtes sont finalement stérilisées pour permettre une conservation de 5 à 10 ans. ».
Ne pas perdre son âme
Chez Gonidec, l’accent est mis sur la fabrication des produits à la main. « Il existe des machines qui pourraient faire le travail des employés, mais à l’arrivée, l’entreprise perd son âme. Nous avons réussi à survivre, car nous privilégions la qualité, précise le petit-fils du créateur. Toutes les étapes ont été préservées. On a changé l’environnement et le matériel qui s’est amélioré mais les sardines à l’huile d’olive que nous vendons aujourd’hui sont les mêmes qu’en 1959. »
Les Mouettes d’Arvor comptabilisent aujourd’hui 120 produits, en comptant les sardines, le thon, le maquereau et les tartinables. Ils se renouvellent tous les ans en proposant de nouvelles recettes. En 2015, il s’agissait des sardines au thym et au basilic, et des sardines à la Luzienne. Et quand on demande à Jacques Gonidec s’il continue de manger ses produits régulièrement, il nous répond qu’il « faut absolument saucer les fonds des boîtes de conserve quand on en mange à l’apéritif, comme lui ».
Marylou MAGAL. in Ouest-France 26/08/2016

"Confessions d’une sardines sans tête", de Guy Alexandre Sounda

« Confessions d’une sardines sans tête », de Guy Alexandre Sounda
publié par Joss Doszen mardi 16 août 2016 in AgoraVox

"Dans cette ville chacun cache ses emmerdes comme il peut et arbore ses joies comme il se doit, seul compte le bonheur avec toutes ses odeurs. Le déboire effraie."







J’ai eu l’occasion de croiser l’auteur, Guy Alexandre Sounda, qui nous propose ses "Confessions d’une sardine sans tête", Joli titre en passant, en 2010, quand dans ma période de boulimie théâtrale je squattais toutes les salles sombres - pas chères - de Paris. Il jouait, en seul-sur-scène, son texte "Le fantôme du quai d’en face", et j’avais beaucoup aimé le spectacle. J’étais donc assez curieux de voir ce qu’un bon comédien pouvait donner quand il se glissait dans la peau d’un romancier.
J’entre donc dans ce récit avec une - très - légère appréhension car les romans écrits par des hommes de théâtre ne sont jamais neutres, ont souvent de très forts parti-pris stylistiques qui peuvent vous désorienter. Perso, j’aime ça, mais un choix de style puissant c’est aussi synonyme de quitte ou double. Disons le déjà, le voyage dans le crâne de Guy Alexandre Sounda m’a transporté !

« Je hais ce passé-là : il abonde de creux gadouilleux où je risque de sombrer chaque fois que je m’y promène. Je préfère mon présent, même si pour le moment il n’est attifé que de défroques, au moins je peux le saisir, le clouer au mur, le regarder de près, lui sommer de se magner les fesses et lui casser la gueule en cas de refus. Tandis que ce passé-là... Impossible de le changer ni de le défaire. »

Le récit repose sur le monologue réminiscent de Mortimer Bartoza. Manifestement blessé psychologique de guerre, d’une de ses guerres sanglantes d’un lugubre pays africain adepte d’auto-violence. Dans un moment d’explosion psychologique, enfermé dans une espèce de centre de "tri", où un "écouteur", personne commise pour prendre note de ses souvenirs, à la manière du personnage de Emmanuel Goujon dans son super roman "L’imperméable" (éditions Vents D’ailleurs, 2011), et nous sert de passeur dans l’embarcation qui, en zig-zag chronologique hors logique, nous ballade des rues pétaradantes à l’arme lourde du Gombolo, pays imaginaire d’Afrique Centrale, aux couches multiples des ladies qui croisent, à leurs risques et périls, la vie de l’immigré éclopé qu’est devenu Mortimer Batoza dans les rues occidentales.

LA SARDINE EN ABONDANCE À KEROMAN

100 tonnes sur une seule journée la semaine dernière, 70 tonnes hier matin : la saison de la sardine bat son plein actuellement à la criée de Lorient Keroman. Avec quelques semaines d'avance, l'anchois pourrait lui aussi alimenter les mareyeurs dès la semaine prochaine.
Depuis quelques jours, les bolincheurs finistériens ont fait leur grand retour à Keroman. La raison de leur présence ce sont les bancs de sardines qui croisent actuellement au large de Belle-Ile. "Les mattes ne sont pas très loin des côtes et les bateaux profitent de Lorient pour débarquer leur pêche au plus près, ça leur permet d'économiser du carburant", indique François Cuvilly, responsable halieutique du port de pêche de Lorient. Ils sont une petite dizaine, basés à  Concarneau, au Guilvinec ou à Douarnenez, à fréquenter ainsi tous les jours les quais de Keroman. Idéalement situé géographiquement, le port leur offre des services adaptés à leurs besoins et de prix de vente intéressants. "On est actuellement autour de 1,10€ le kilo en criée. Ca fait de belles ventes", précise le responsable. La grande majorité des sardines ainsi vendues part pour le marché du frais et alimente les poissonneries dans toute la France. Le reste est destiné à la conserverie.  Hier matin, 70 tonnes ont été écoulées à la criée de Keroman. "La semaine dernière, on a même atteint un pic à 100 tonnes", constate François Cuvilly.

Après la sardine, l'anchois
La sardine est péchée à l'aide d'un filet tournant appelé bolinche. Les bateaux (bolincheurs) partent en général en fin d'après midi du port de Keroman et commencent à pêcher à la nuit tombante. En 2015, 715 tonnes de sardines ont été pêchées à Lorient. Un chiffre qui pourrait bien être dépassé si les bancs de poisson se maintiennent au large de Belle-Ile. "Si on arrive à maintenir ces volumes ça pourrait faire une production intéressante", confirme François Cuvilly. D'autant qu'un autre poisson bleu pourrait bientôt faire son apparition sur le double convoyeur de la criée 2 : l'anchois. "Certains bateaux se disent prêt à s'armer pour l'anchois et pourraient partir dès la semaine prochaine", confie le responsable. C'est notamment le cas du Men Gwenn ou du Petit Jules. Les fameux chalutiers pélagiques à 4 panneaux auraient alors quelques semaines d'avance sur les saisons précédentes. Ensuite, ce sont les pêcheurs espagnols qui devraient prendre le relais dans le bassin de Keroman pour alimenter le marché local en poisson bleu.

Sardines vendéennes on TV

Les secrets de la sardine vendéenne
Tout l'été, France 2 vous propose de redécouvrir des spécialités de tout le pays. Rendez-vous sur le premier port sardinier de France en Vendée.

À Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), un petit poisson bleu fait le bonheur des touristes. Chaque matin sur ce port, ils sont des dizaines à faire la queue pour pêcher des sardines pêchées quelques heures plus tôt. "Crue, cuite, en rillette, c'est un très bon produit", commente un client. "Grillée au barbecue avec une patate bouillie, c'est extra", conseille un autre.
Restaurants, poissonneries et conserves
Chaque année, 2 000 tonnes de ces petits poissons sont déchargées ici. Saint-Gilles-Croix-de-Vie est le premier port sardinier de France. Mais une partie infime seulement est vendue aux particuliers. La grande majorité est vendue à la criée. Les mareyeurs de Saint-Gilles viennent faire leur marché, avec des lots dont le prix varie selon l'arrivage. À trois euros le kilo aujourd'hui, ces sardines vont être livrées dans des restaurants, des poissonneries, et pour plus de la moitié d'entre-elles, dans des conserveries.

Les sardines aux figues sur RTL

Encore de la sardine sur RTL
Cuisine : des figues et du poisson
Ce qu’il faut, évidemment, c’est de la sardine ultra-fraîche, levée en filets, vous demandez au poissonnier de s’occuper de ça avec un grand sourire. Si vous êtes quatre, partez sur 12 très grosses sardines, donc 24 filets au total. Une fois levés, ça vous fera une bonne petite entrée… Ces sardines, vous les rincez, vous les séchez, puis vous les coupez en morceaux de 1 cm de côté. Vous les arrosez de jus de citron vert, vous salez un peu et vous laissez reposer au frais.

Maintenant, un petit bulbe de fenouil, taillé en petits cubes, 2 petites tomates, pelées et épépinées, puis taillées en petits dés. Vous gardez ça de côté jusqu’au moment de servir. Là vous récupérez la chair des sardines, vous mélangez tomate et fenouil, vous ajoutez de la ciboulette ciselée. Et pour terminer, la chair de quatre figues coupées en cubes grossièrement, vous mélangez délicatement huile d’olive, piment d’Espelette, un peu de fleur de sel, et voilà. Vous préparez avec ça une petite salade de roquette, puisqu’on en parlait à l’instant, avec huile d’olive, sel, poivre, et puis quelques tartines de pain grillé nappées d'huile d'olive.

Pêche au Lamparo à Port-Vendres

Port-Vendres : embarquement immédiat pour la pêche au lamparo
Par Isabelle Bris  Publié le 22 août 2016 à 09:12
La pêche au lamparo a commencé depuis quelques semaines en Méditerranée. Sur les côtes du Roussillon, cette pêche nocturne à la sardine est en voie de disparition. A Port-Vendres, l'équipage du Sainte Bernadette est le dernier à la pratiquer.
La pêche au lamparo est un vieux métier de la mer qui se pratique de nuit, de juin à septembre.
La méthode est simple : un canot est équipé d'une lampe afin d'attirer le plus de sardines possible.
Cette pratique presque centenaire en voie de disparition. Il ne reste que trois ou quatre équipages qui l'exercent encore en Roussillon alors qu'ils étaient une quarantaine dans les années 50.                          Notre équipe de France 3 Pays Catalan a embarqué à minuit sur le Saint Bernadette, avec l'un des derniers équipages qui pratique la pêche au lamparo à Port-Vendres.  Quelques heures plus tard, à 6 heures du matin, ils sont pu filmer le fruit de cette pêche : deux tonnes de sardines, un joli coup de filet !

Les « tueurs de sardines » des Filets bleus à Concarneau

Ils se surnomment « les tueurs de sardines ». Mercredi et jeudi, ces neuf bénévoles se sont retrouvés pour une vaste opération d'étêtage de ce petit poisson bleu, symbole des Filets Bleus. Rappelons que c'est sa raréfaction, en 1905, qui est à l'origine de la fête. À l'époque, il s'agissait de venir en aide aux pêcheurs, en grande difficulté du fait de la disparition de la ressource.
800 kg à préparer
La sardine est donc indissociable du festival. Elle est servie en grande quantité lors des deux poissonnades quotidiennes, sur le quai Carnot. Pas loin d'une tonne, 800 kg pour être exact, ont été préparés par cette brigade de « tueurs ». Étêtage, lavage et enfin salage, tous sont rodés à cet exercice qu'ils pratiquent depuis plusieurs éditions dans l'un des halls de la criée. « Auparavant, c'était fait par une machine. C'est lorsqu'elle est tombée en panne, il y a trois ans, qu'on a arrêté de faire des filets pour un étêtage, à la main, à l'ancienne quoi, et depuis, on a gardé cette méthode », explique Yves Bourhis, « Youn », le responsable de l'équipe. Et cet ancien employé d'une conserverie de confier aussitôt que « la sardine a une meilleure saveur lorsqu'elle est grillée avec son arête ». Parole de connaisseur. Après avoir coupé les têtes de tant de sardines, ces bénévoles ne seront pas les derniers à vouloir en manger au cours des prochains jours.
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau/benevoles-les-tueurs-de-sardines-12-08-2016-

Sardines top classe du magazine M



La grillade.

Pour "M", les chefs réinterprètent les classiques estivaux. Cette semaine, INaki Aizpitarte partage le secret de ses sardines au barbecue : la sauce xipister. un vinaigre d'herbes, d'ail et de piment d'espelette indissociable de la cuisine basque.



L'étymologie du mot " barbecue " est encore disputée : beaucoup pensent, à tort, qu'il vient du français " barbe à cul " - la barbe désignant ici la partie de la broche dépassant de l'arrière-train de l'animal en train de rôtir. Mais l'origine de cette méthode de cuisson (avec grille et sur braises) est à peu près identifiée. Elle remonterait à la fin du xve siècle, lorsque les explorateurs espagnols, au contact des civilisations caribéennes arawak, ont vu pour la première fois un " barbacoa ". Soit, dans le dialecte local, le dispositif pour faire rôtir les viandes en plein air. Peu à peu, le sens du mot a glissé pour désigner la viande elle-même ainsi que tout le rituel festif qui lui est associé. Incarnation moderne du feu préhistorique, la grillade a le pouvoir de réveiller les pulsions primitives. Quand la femme est encore, dans la plupart des chaumières, assignée aux fourneaux à l'année, voilà que l'homme devient le maître attitré des flammes, le temps d'un été. Car l'art de griller reste curieusement, en Occident du moins, la chasse gardée du sexe masculin, pourvu que cela se passe en extérieur. Subitement, les rôles ancestraux sont réactivés, et des légions de chasseurs-cueilleurs en version pavillonnaire réapparaissent parmi nous. Inaki Aizpitarte, le chef volcanique du Chateaubriand et du Dauphin (son bar à tapas juste à côté), a installé un petit barbecue dans ses cuisines. " J'adore tout ce qui est grillé, fumé, cramé, dit-il. Le feu confère des goûts géniaux aux aliments les plus simples. " Il y a quelques années, le cuisinier signait un mémorable condiment d'aubergine brûlée, aux saveurs " ultratoastées " qui font " claquer le plat " . Aujourd'hui, il infuse son huile d'aromates grillés sur la braise, pour un parfum " garrigue " dont il raffole. Herbes et viandes, agrumes et poissons, légumes ou fruits : il grille tout, sur du charbon de bois, des sarments de vigne ou un autre combustible choisi pour l'occasion. " Le secret d'une bonne braise dépend complètement de ce que l'on veut cuire, assure-t-il. Parfois, les choses doivent être caressées par la chaleur, d'autres fois, généreusement fumées, ou bien il faut les flanquer dans la puissance des braises. C'est beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît. " Pour lui, les grillades sont synonymes de plaisir, car elles sont " associées au plein air, au jardin, à une façon de manger saine et simple " . En été, le chef basque n'aime rien tant qu'une ventrée de sardines grillées, fraîches et grasses, arrosées de la sauce typique de sa région : le xipister (prononcer " chipistère "), un vinaigre infusé d'herbes, d'ail et de piment d'Espelette. " C'est une sauce populaire, brute et relevée, que tous les Basques ont dans leur placard et qu'ils mettent un peu partout. " Bref, l'assaisonnement parfait pour déglacer, dégraisser et tonifier toutes les grillades, qu'elles soient carnées, marines ou végétales.
la recette
sardines grillées et sauce xipister Pour 6 à 8 personnes i La sauce (à préparer au minimum 2 semaines à l'avance) 1 branche de romarin frais, 3 branches de thym frais, 1 branche de sauge, 10 gousses d'ail jeune, pelées, 2 piments basques " guindillas ", coupés en 2 dans la longueur et épépinés, 2 anchois à l'huile, 2 c. à s. de poivre vert en saumure + 5 c. à s. de cette saumure, 1 c. à c. (ou plus) de piment d'Espelette, 10 cl d'huile d'olive vierge (ou huile infusée aux herbes toastées), 50 cl de vinaigre de cidre ou de vin txakoli. Faire toaster rapidement le romarin, le thym et les piments (sur des braises ou à la poêle). Dans une bouteille de 75 cl, glisser les gousses d'ail, les herbes toastées, la sauge, les piments, les anchois, le poivre vert et sa saumure, le piment d'Espelette. Si besoin, pousser les ingrédients au fond avec une baguette. Verser l'huile par-dessus, puis recouvrir jusqu'au goulot avec le vinaigre. Boucher hermétiquement et placer au frais au moins 2 semaines. Le xipister peut macérer et se conserver jusqu'à 3 mois. ii La grillade 30 à 40 belles sardines (soit 4 à 6 sardines par personne, selon la taille et l'appétit), gros sel gris, grille double, barbecue, charbon de bois. Préparer le feu pour faire de belles braises puissantes. Les sardines doivent être entières mais vidées, et rapidement grattées si leurs écailles sont trop grosses. Les placer bien serrées sur une grille double, saupoudrer d'une pincée de gros sel, pour donner un peu de croquant. Faire griller à quelques centimètres au-dessus des braises très chaudes, 2 à 3 minutes de chaque côté. Servir aussitôt, en arrosant généreusement de sauce xipister. par camille labro
Le Chateaubriand, 129, av. Parmentier, Paris 11e . Le Dauphin, 131, av. Parmentier, Paris 11e.
© Le Monde 12 août 2016



Concarneau. Le vice- président de région pêche la sardine

image: http://www.letelegramme.fr/images/2016/08/11/pierre-karleskind-et-gaelle-le-meur-ont-embarque-sur-le-war_3040075_430x330p.jpg?v=1
Concarneau. Le vice- président de région pêche la sardine
Publié le 11 août 2016 à 09h38 Claire Le Nestour in Le Télégramme

Pierre Karleskind et Gaëlle Le Meur ont embarqué sur le War Raog IV pour une nuit de pêche avec Patrice Petillon.
Pierre Karleskind a embarqué mercredi à Concarneau sur le War Raog IV pour une nuit de pêche à la sardine. Chaque été depuis trois ans, le vice-président de la région Bretagne en charge de la mer se glisse dans les bottes des travailleurs pour comprendre leur métier.
Au conseil régional, on l'imagine dans un bureau calme et bien rangé. Hier, Pierre Karleskind, septième vice-président de la Région en charge de la mer, a troqué ses dossiers pour un bolincheur bleu et rouge de 17 m capable de ramener 20 tonnes de sardines par nuit : le War Raog IV. Cela fait trois étés que l'élu profite du mois d'août pour prendre la mer. « Je ne suis pas un professionnel de la pêche, admet-il. C'est pour cela qu'il me semble important de partir à la rencontre des acteurs de terrain. Quand on est élu, il faut aller voir ! » Après des missions sur des chalutiers et des caseyeurs de Lorient, Paimpol et du Guilvinec, l'élu embarquait hier, pour la première fois, avec des professionnels de la sardine. « Vous allez voir, c'est une pêche très proche de la chasse, prévient Yves Guirriec, directeur de l'armement de War Raog. Vous allez passer une partie de la nuit à guetter les bancs. » Une chasse d'autant plus importante que le poisson bleu se fait rare cette année.

Éoliennes et mal de mer
Depuis qu'il se glisse régulièrement dans les bottes des travailleurs de la mer, Pierre Karleskind admet que sa vision de certains dossiers a changé. « On parle d'éolien offshore, par exemple. Au Guilvinec, je me suis retrouvé à pêcher entouré d'une vingtaine de chalutiers. Quel serait l'avenir du métier si une éolienne devait être implantée là ? Il y a aussi une réflexion sur le zéro rejet qui impose aux pêcheurs de ramener leurs prises pour transformer celles qui ne sont pas commercialisables en farine animale. Quand j'ai vu ce que les pêcheurs de langoustines remontaient, j'ai tout de suite pensé que cela n'avait pas de sens. Il y avait des petites lottes vivantes qui pouvaient être rejetées en mer. Quand on vit les choses de l'intérieur, on ne réagit plus de la même façon au moment de prendre des décisions. » Gaëlle Le Meur, récemment nommée conseillère à la formation aux métiers de la mer était également de la virée au large de Belle-Ile qui devait se terminer au petit matin à la criée. « Les patrons ont du mal à trouver des salariés, souligne-t-elle. Il y a quelque chose à faire pour redorer l'image de ces métiers qui embauchent et paient bien. » L'immersion nocturne de ces élus coïncide avec une implication croissante de la Région dans les dossiers maritimes. Depuis cette année, la Région gère par exemple le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche qui devrait permettre de réaliser des investissements liés aux économies d'énergie, à la santé ou à la sécurité au travail. En janvier 2017, la Région sera également propriétaire du port de Concarneau. Au moment d'embarquer avec sept hommes d'équipage, Pierre Karleskind a souligné qu'il se tiendrait à son rôle d'observateur, la réglementation lui interdisant de mettre la main à la pâte... Après trois années d'embarquements, l'élu sait qu'il aura de toute façon du mal à échapper au mal de mer.

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau/peche-la-region-embarque-pour-la-sardine-11-08-2016-11178392.php#XVWEHECVEkZfuKpf.99


Un guide pour les sardines du musée de Douarnenez

Au Port-musée, plongez dans le Douarnenez d’il y a cent ans
Par Ouest-France Publié le 09/08/2016
Cet été, le Port-musée propose une visite guidée, « Des bancs de sardines aux bancs d’usines ». L’occasion de (re) découvrir l’histoire de la ville et de la pêche à la sardine.
« Des bancs de sardines aux bancs d’usines » est une visite guidée proposée durant toute la période estivale, par le Port-musée.
Au programme : découverte de la « grande histoire de Douarnenez au siècle passé, la grande histoire de la pêche à la sardine ».
Histoire de la pêche
En rond autour de Pierre Gestin, le guide, la petite foule de visiteurs s’arrête pour un premier temps d’explication devant un canot du Guilvinec.
Le guide s’attarde sur l’histoire du bateau, de la ville de Douarnenez et surtout… de la pêche.
« Quel âge as-tu ? » demande-t-il à un petit garçon, dans les premiers rangs. « 9 ans ! » « Alors, si tu avais vécu à Douarnenez il y a cent ans, tu serais un mousse, un apprenti matelot. »
Après le canot, c’est devant une maquette du port du Rosmeur, tel qu’il était en 1910, que le guide s’arrête.
« En 1795, Nicolas Appert, un inventeur français, a l’idée de mettre des petits pois et des carottes dans une bouteille de champagne, raconte-t-il. En la mettant à bouillir, il a inventé le principe de stérilisation. »
L’usine rouge
Durant toute la visite d’une heure, le silence est total autour du guide.
Même les plus petits, qui ne comprennent pas forcément toutes les explications sur la place du communisme à Douarnenez, trouvent leur bonheur.
Pierre Gestin fait appel à eux pour une démonstration de pêche à la sardine. Le but : découvrir comment les marins pouvaient pêcher avec leur drôle de filet.
À la fin de la visite, les visiteurs se dirigent vers l’auditorium. Pendant 26 minutes, ils découvrent l’histoire de la grève des femmes en 1924 grâce au film L’usine rouge, de Marie Hélia.
Chaque mardi et mercredi, jusqu’à la fin du mois d’août, à 15 h. Visite comprise dans le prix de l’entrée au Port-musée.


Pêcher la sardine à la force des bras

Mèze : quatre-vingts kilos de sardines dans le Bouletchou
La fête du Bouletchou a rassemblé, dimanche dernier, plusieurs centaines de personnes sur la Plagette. Après une heure d'effort, les pêcheurs ont ramené sur le sable un banc de sardines et une belle daurade.
Les acteurs de la pêche au Bouletchou ont plongé Mèze au début du siècle dernier. Dimanche en début de soirée, pêcheurs, poissonnières, marchand de glace, danseurs et musiciens ont renoué avec les gestes de leurs ancêtres. La reconstitution a débuté par un mariage. Sur la place de l'hôtel de ville, mariés, témoins, maire et invités ont revêtu robes et costumes d'époque.


Le défilé a ensuite rejoint le port de Mèze puis la Plagette investie pour l'occasion par la foule. Sur une embarcation à la rame, les pêcheurs ont posé le filet au large avant de braver la tramontane pour rejoindre la rive. Aidés par leurs épouses et leurs enfants, ils ont ramené le Bouletchou à la force des bras avant de distribuer le poisson au public.
"Il y a longtemps que nous n'avions pas connu une aussi belle pêche", appréciait une femme de pêcheur. Pour cette édition 2016, un banc de sardines a en effet eu la riche idée de passer par là. Autour de la brasucade de moules, tous ont célébré cette abondance sur les rythmes occitan du chanteur Patric.

Sardines de La Belle-Iloise

La Belle-Iloise, une conserverie qui se visite
De nombreuses entreprises sont ouvertes aux visites dans le Morbihan. La conserverie La Belle-Iloise, à Quiberon, est l'une d'entre elles.
Une trentaine de personnes patientent dans le hall d'entrée lorsque Christine, la guide, ouvre la porte : « Messieurs, mesdames, on va partir d'ici une dizaine de minutes. » Majoritairement des touristes, ils sont venus ici pour qu'on leur montre l'envers du décor de la conserverie La Belle-Iloise. 10 h 45, le groupe précédent étant assez loin dans le circuit de visite, les visiteurs du jour peuvent prendre l'escalier pour découvrir la fabrication des sardines en conserve durant trois quarts d'heure.
Les vacanciers sont amenés à visionner un premier film sur la pêche et le développement des conserveries, avec témoignages de pêcheurs et images d'archives. Puis ils pénètrent dans une salle où de grandes baies vitrées permettent d'observer en contrebas les ouvriers au travail.
« Montrer le savoir-faire »
Christine insiste alors sur la qualité de la fabrication maison, et le côté traditionnel et non automatisé du processus industriel.
C'est un des objectifs de ces visites, selon Éric Le Mélinaire, le directeur commercial et marketing de cette conserverie qui emploie près de 220 personnes. « On a deux choses à dire au client : que l'on fait des produits de grandes qualités et que l'on a un savoir-faire qui permet d'atteindre cette qualité recherchée. »
Alors que la guide raconte les étapes de fabrication, les questions des visiteurs fusent.
La Belle-Iloise a ouvert ses portes au tourisme industriel en 1994. Depuis, c'est entre 35 000 et 40 000 personnes par an qui passent par l'espace de visite... Et par la boutique. « On veut montrer notre savoir-faire et le valoriser, on veut prouver que ce que l'on affirme est vrai », souligne Eric Le Mélinaire. Il ajoute : « La visite marque les clients, ils n'imaginaient pas ça comme ça : on voit des vrais gens, c'est authentique, ça les touche. C'est la magie d'une production restée à l'identique depuis deux siècles. » Et les visiteurs sont conquis. Marjorie, 41 ans, est originaire de l'Ardèche et vient de visiter l'usine avec son mari et son fils de 5 ans. Elle explique : « J'ai trouvé ça très intéressant de voir le procédé. Et surtout pour mon fils, qui ne comprend pas comment les sardines vont dans les boîtes. » Solange, 60 ans, originaire de Normandie, connaît les produits la Belle-Iloise depuis 20 ans. Elle visite l'usine pour la première fois : « Maintenant, lorsqu'on va manger des sardines, on les savourera encore plus ! »
La Belle-Iloise, zone d'activités Plein-Ouest, Quiberon. Tél. 02 97 50 59 08. Les horaires des visites : du lundi au vendredi, à 10 h 30, 11 h 30, 14 h 30, 15 h 30, 16 h 30 et 17 h ; le samedi, à 10 h 30, 11 h 30, 14 h 30, 15 h 30 et 16 h 30.
in Ouest-France http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/entreprise-belle-ilois...

Jeudi 03 mars 2016
Emploi. La Belle-Iloise, spécialiste de la sardine, recrute 120 saisonniers de plus
L'entreprise a reçu mercredi des représentants de Pôle emploi Auray. Outre les 150 de l'an dernier qui reviennent, elle cherche 120 saisonniers supplémentaires pour la saison de la sardine.
La saison de la sardine
Dans le pays d'Auray, ils représentent, pour la saison à venir, 300 postes qui transitent par Pôle emploi. La conserverie La Belle-Iloise en représente 120, soit près du tiers. « On recrute pour la saison de la sardine, de fin mai à novembre, explique Claudie Jan, directrice des ressources humaines. Nous avons environ 150 saisonniers de l'an dernier qui reviennent et nous avons besoin d'aller chercher 120 personnes supplémentaires. »
Pour ces embauches, La Belle-Iloise (près de 300 salariés en CDI, magasins de vente directe compris) a renforcé son partenariat avec Pôle emploi en 2007. La méthode de recrutement par simulation (MRS) est utilisée. Pour se présenter, ni CV, ni expérience préalable exigés : elle teste les aptitudes des candidats à exercer un métier. Ces derniers répondent à des exercices sur papier. Au préalable, des réunions d'information collective sont organisées. Les candidats qui réussissent les tests sont ensuite conviés à un entretien de motivation.

L'entreprise, qui est sur le créneau de la boîte de conserve de poisson haut de gamme (par exemple, elle ne travaille que la sardine fraîche), agrandit actuellement les locaux de son siège, pour des bureaux supplémentaires. Tout en étoffant aussi ses magasins de vente en direct. Ils sont désormais 65 (dont deux en Belgique). Le petit dernier, à Marseille, a ouvert en décembre.

Sardines italo-belges





Spaghetti aux sardines (à la belge)
par Florence in Loftkitchen, blog culinaire du journal Le soir, Bruxelles
Voici l’une des spécialités de mon beau-père, qu’il tient du livre ‘Le Pain Quotidien: Cook+Book’ d’Alain Coumont. Au fil des années, il a modifié ci et là la recette. Je préfère vous prévenir tout de suite: amis vampires, qui n’aimez pas l’ail, passez votre chemin. Pareil pour le piment. Mais si comme moi vous aimez ces deux condiments, vous vous régalerez! Vu la quantité d’ail, je vous conseille de déguster ce fabuleux plat une veille de jour férié par exemple, afin de ne pas effrayer vos connaissances.
Ingredients
    •    spaghetti - 400 gr.
    •    sardines en boîte, à l'huile d'olive - 3 conserves
    •    ail rose ou violet - 8 gousses
    •    pain de mie - 3 tranches
    •    thym frais - 1 branche
    •    laurier - 2 feuilles
    •    piment frais - 2 (ou séché, ou en poudre ou du harissa, à vous de choisir)
    •    persil plat - 1/2 botte
    •    huile d'olive
    •    sel et poivre du moulin
Instructions
Emincez l'ail et ciselez le piment. Découpez le pain en petits dés. Dorez les sardines égouttées  (ne mettez pas l'huile des sardines dans la poêle sinon le plat devient vite écoeurant) avec l'ail émincé, le thym, le laurier, le piment et les dés de pain. Arrosez d'un filet d'huile d'olive. Mélangez avec une spatule en bois: les sardines vont s'émietter. Laissez cuire pendant quelques minutes: le mélange doit être doré, sec et croustillant.
Cuisez les pâtes dans un grand volume d'eau salée et stoppez la cuisson peu avant qu'elles soient al dente. Egouttez les pâtes et versez-les sur la préparation aux sardines. Ajoutez le persil plat, et arrosez d'huile d'olive. Goûtez et si nécessaire, salez, poivrez ou ajoutez encore du piment.

La sardine dans Libération

Par le petit bout de la lorgnette.
Et quand on parle du café de Micheline… c'est à Douarnenez, The place to be…

Portrait - Comme des sardines  — 31 juillet 2016 à 17:11 (mis à jour à 18:20)

Dans une conserverie bretonne, découverte des contraintes et des plaisirs, des rivalités et de la sororité. Rigolade comprise.

Après deux années de voyage, j’ai fini par poser mon sac, léger comme un compagnon de route insouciant, lourd parfois comme une plaisanterie qui a assez duré, dans une petite maison de pêcheurs pas loin de la mer. A la terrasse du café tenu par Micheline, j’entends parfois parler le breton, je découvre une culture, une identité… Sédentaire, je voyage toujours. Et pour payer le loyer de la maison, le café de chez Micheline, je travaille à l’usine. A l’usine de sardines.
Nous sommes le 20 décembre. Le parking se remplit petit à petit, le jour se lève, les mouettes aussi. Il est 6 heures. Dans l’entrée, ça sent le café machine et le tabac froid. Ça sent le parfum des femmes qui se pressent dans le vestiaire. Ça sent l’excitation des veilles de vacances, la guirlande défraîchie, le vent froid.

En dix minutes à peine, les femmes qui sont entrées, grandes, petites, vieilles, jeunes, blondes, brunes, filles, mères, grands-mères, en dix minutes, les voilà toutes identiques. Une grande blouse blanche. Une charlotte sur la tête. Des gants. Un pantalon ciré, blanc. Des bottes en caoutchouc. Elles se ressemblent et se mettent soudain à toutes faire la même chose. Un coup d’œil au miroir du vestiaire. Un coup d’œil à la pendule accrochée au-dessus de la porte.
Toutes en ligne dans le couloir, elles attendent pour pointer. Passer leur carte sous la machine. «Biiiip». Marcher sur le petit tapis roulant qui arrose et brosse les bottes en même temps. «Pscchiiiit». Attendre que celles de l’équipe de nuit quittent le poste pour les remplacer. Vite, le temps d’une bise. Rieuses.

Elles s’installent à une place qui semble leur être attribuée depuis toujours. Une grande table centrale. Deux tapis roulants qui font le tour. Comme à l’aéroport, quand on attend les bagages. Là, les deux tapis roulants ne vont pas dans le même sens. Un pour les sardines, qui va vers la gauche. Un pour les boîtes, qui va vers la droite. Les boîtes arrivent vides de la gauche. Il faut les remplir avec les sardines qui viennent de la droite. Attraper les sardines, les disposer tête-bêche. Quatre, si les filets sont gros. Plus, s’il ne vient que des petites. Laisser les boîtes à moitié pleines poursuivre leur chemin vers la droite, les collègues achèveront de les remplir avec les sardines qui leur passent devant avant nous, qui sommes à leur gauche. Elles poursuivront leur chemin roulant vers un endroit de l’usine où ne semblent opérer que des machines : une qui les remplit d’huile-aromates ou de citron-basilic ou de vin blanc-moutarde ; une qui les ferme ; une qui les entasse dans une lessiveuse, qui les recrache dans un grand conteneur à roulettes.

Je sais où elles vont après. J’ai travaillé aussi dans le bâtiment d’à côté. Il y a moins de femmes et plus de machines. Des machines pour écrire la date de péremption. Une machine pour les assembler trois par trois dans des petits cartons. Pour mettre un code-barres sur ces cartons. Une pour mettre les petits cartons dans des plus gros, eux aussi étiquetés. Bien sûr, il y a avant ça la machine qui plie et colle les cartons. Puis, pour mettre les gros cartons sur des palettes.
Je sais où vont les palettes après. J’ai un copain qui travaille dans l’usine d’à côté. Comme c’est bientôt Noël, il prépare des paniers de commande. Les palettes vont dans un entrepôt où les préparateurs de commandes ouvrent les gros cartons pour prendre les petits paquets de trois et les mettent dans des paniers à côté des caramels au beurre salé et des tartares d’algues, qu’ils envoient ensuite aux quatre coins de France.

Mais ce matin, comme il y a des nouvelles, puisque certaines sont déjà en vacances, c’est un peu chaotique de placer toutes ces ouvrières en blanc. Il y a celles qui ne veulent pas être côte à côte. La gauchère qu’on met au bout du rang pour éviter les coups de coude. Celles qui veulent être face à face pour se raconter leurs histoires. Et quelles histoires !

Là-dedans, dans le bruit assourdissant de la chaîne, on parle de sexe. D’un homme qui mettait des fessées. Des positions acrobatiques dans la voiture. Voilà de quoi rire à gorge déployée sous le regard lointain du contremaître dont le bureau vitré nous surplombe. Il voit tout. Mais il n’entend rien. Alors on parle de lui. Est-ce qu’il s’est inscrit au repas de Noël des salariés, le lendemain ? Il y en a une qui est toute rouge. Tout le monde, sauf lui, sait qu’elle en pince pour ses cheveux poivre et sel. Ça fait rire les vieilles, qui sont bientôt à la retraite, après vingt ans, parfois plus, de bons et loyaux services. Les deux à ma gauche font ça depuis leurs 18 ans. Elles en ont 50 bien sonnés. Elles sont copines et mettent côte à côte les sardines en boîte depuis 1990. Elles ont même des médailles.
Ici, on a des médailles par année d’ancienneté. Ce qui n’est pas juste, c’est que le patron décompte les congés maternité. Mais aujourd’hui, comme c’est bientôt Noël et que l’usine ferme une semaine, le patron offre un pain au chocolat à la pause. Il est sympa, le patron. Ça met tout le monde de bonne humeur, cette pâtisserie imprévue dans l’odeur de poisson qui se mêle à celle du café, du parfum et des cigarettes à la pause.

Dix minutes, la pause. Quand on reprend nos places, celle qui aime le contremaître, et les histoires de fesses, se met à chanter. «Tous les matins, il achetait son p’tit pain au chocolat, zaï zaï zaï…» Toutes les filles de la chaîne reprennent en chœur. On chante mal, mais peu importe, on ne s’entend pas. Et c’est parti pour Joe Dassin, Cabrel, Goldman et les autres.
Je n’écoute plus. Je me concentre parce que voilà deux fois que ma voisine de droite me houspille. T’avais pas vu que ça, c’est du maquereau, pas de la sardine ? Faut trier ! Je me concentre donc. Il ne faut fixer qu’un tapis à la fois, sinon on a le vertige. Il faut mettre les filets tête-bêche. Différencier la tête de la queue. Différencier la sardine du maquereau. Je me perds dans mes pensées. Soudain, un air connu me fait lever la tête. Elles chantent la Marseillaise.
Nina Chastel Dessin Isabelle Souchon