Une adresse sympa à Paris



Ah, elle ne se donne pas à tout le monde, cette jolie place Sainte-Marthe. Il faut s’aventurer dans ce coin du nord-est de la capitale, dépasser l’impression banale laissée par les alentours pour finalement atterrir rue Sainte-Marthe (plutôt bon signe). Une ruelle pleine de boutiques colorées, d’artistes en tout genre et de restaurants des quatre coins du monde, qui fleure bon le dépaysement et joue le rôle de parfait sas de décompression. Car notre Graal se trouve quelques dizaines de mètres plus haut. Quelques arbres, des lampadaires à l’ancienne, quelques pavés et des éclats de rire. La porte d’entrée vers un monde de détente et de bien-être, où les voitures sont (quasiment) absentes, le stationnement étant ici l’affaire de chaises de jardin multicolores…
©Jean-Michel Brouard in xmagazine
La sardine
32 rue Sainte-Marthe
75010 Paris
Tel : 01 42 49 19 46

www.barlasardine.com (attention, pas toujours très à jour !)

La fin des sardines portugaises

Le SARDINEXIT "fait des vagues" dans la presse française qui relaie ce qui fait figure de catastrophe nationale au Portugal. L'Obs, Le Parisien, Libération, Le Marin reprennent l'info du bureau de l'AFP à Lisbonne. Impensable : Le Portugal devrait, selon une recommandation du CIEM, diminuer son quota de sardines de 90% ! Et donc importer dorénavant ses sardines du Maroc, du Sahara Occidental ou de Mauritanie… pour continuer de consommer 56 Kg de poisson par an !  5000 personnes travaillant dans le secteur tremblent si cette recommandation (qui semble raisonnable) devait être suivie d'effet.
(Photo : Lionel Flageul)

Sardine : une baisse de 90 % du quota portugais préconisée pour 2016
(AFP) le 24/07/2015 in Le Marin
Avis de tempête pour les pêcheries ibères ? C’est en effet un véritable coup de bambou que redoutent certains acteurs de la filière en Espagne et, surtout, au Portugal. Le Conseil international pour l'exploration de la mer (Ciem) a en effet de jeté à la mi-juillet un véritable pavé dans la mare, en préconisant de baisser les quotas de pêche à la sardine à 1 587 tonnes en 2016 dans les eaux des deux pays.
Si cette recommandation était appliquée par les gouvernements portugais et espagnol, elle déboucherait sur une baisse de plus de 90 % par rapport au plafond de 19 095 tonnes pour les deux pays en vigueur cette année. Le plafond proposé par le Ciem pour 2016 reviendrait ainsi à 1 110 tonnes pour le Portugal et 477 tonnes pour l'Espagne. À titre de comparaison, le quota ibérique était de 55 000 tonnes en 2012.
70 % des quotas vont au Portugal
Depuis 2012, la pêche à la sardine dans les eaux ibériques est réglementée par un plan de gestion mis en place par l'Espagne et le Portugal. Chaque année, un quota est attribué à 70 % aux pêcheurs portugais et à 30 % aux pêcheurs espagnols.
Depuis son annonce, l’avis du Ciem, qui n’a pas de caractère obligatoire, suscite l’indignation dans la péninsule ibérique, notamment au Portugal. S’il était suivi, « ce serait un arrêt de mort », pour la pêcherie lusitanienne, a lancé le président de l'Association portugaise des organisations de la pêche au filet, Humberto Jorge, inquiet pour les 5 000 personnes qui vivent de la pêche à la sardine.
Depuis Lisbonne, le député socialiste Jorge Fao juge que l'instauration d'un tel quota aboutirait à « la destruction de la pêche au filet au Portugal ». Le secrétaire d'État à la Mer portugais, Manuel Pinto de Abreu, parle de « scénario est anormal. Nous connaissons mieux que personne, l'état du stock ».
Gros consommateurs de sardines
Alexandra Silva, chercheuse à l'Institut portugais de la mer et de l'atmosphère (IPMA), reconnaît que le quota recommandé pour 2016 est « très bas », mais assure que « limiter la pêche est la seule solution » afin de prévenir la disparition du stock. Victimes d'une pêche excessive et de conditions environnementales défavorable, « les sardines ont fortement diminué dans les eaux ibériques depuis dix ans et leurs ressources sont actuellement à leur niveau le plus bas depuis 37 ans ».
Les Portugais sont les plus gros consommateurs de poisson en Europe, avec une moyenne annuelle de 56 kg par personne. Et sont notoirement friands de sardine : selon les calculs de l'IPMA, ils en ont mangé 13 par seconde en juin, le mois des fêtes populaires.
 

Défi de la plus grosse…

Festival des Filets bleus 2015. Défi : la plus grosse sardine du monde
Les Filets bleus ont dévoilé leur défi : la plus grande sardine du monde entièrement composée de boîtes de conserve. Elle sera visible à partir du 12 août à Concarneau.

Pour cette 110e édition du festival concarnois des Filets bleus, les organisateurs ont eu l'idée un peu folle de lancer un défi.
Ils viennent de dévoiler leur projet : une sardine colossale constituée de boîtes de conserves. 8 500 boîtes de sardines (pleines !) vont être nécessaires. Empilées tranche sur tranche, elles formeront les écailles du poisson bleu. Cela représente une tonne de petits coffrets métalliques. Et quelque 50 000 sardines, pêchées par un bolincheur concarnois.
Les boîtes, estampillées Filets bleus 2015, seront en vente à trois euros pièce. Il est à parier que la sardine géante perdra vite ses écailles…
Les festivaliers pourront découvrir l’œuvre le jour d’ouverture du festival, le jeudi 12 août vers 16 h, avant le défilé inaugural.
Un dossier est en cours pour que le défi soit homologué et paraisse dans le livre Guinness des records…

Pour la dixième année consécutive, le festival sort sa boîte de sardines à l’image de l’affiche signée en 2015 par Emmanuel Ronga. Une boîte Filets bleus que l'on doit à la conserverie Jean Burel et qu'il ne faut pas confondre avec la boîte Ville bleue réalisée par Jacques Gonidec estampillée Mouettes d'Arvor.

Les puxisardinophiles*, ou clupéidophiles** pour faire simple, pourront donc ajouter à leur collection ce nouveau millésime très particulier puisqu’il pourrait appartenir un jour au livre Guinness des records… Parmi ces 22 000 exemplaires, 8 500 boîtes avec l’un de leur côté couleur écaille, formeront en effet l’immense sardine de 17 m2 qui sera dévoilée le jour de l’ouverture du festival, le 12 août, entre 16 h et 17 h.
Les boîtes de sardines millésime Filets Bleus 2015 sont en vente dès maintenant dans les magasins JB Océane, en Ville-Close ou derrière les Halles. On pourra également les trouver au chalet des Filets bleus qui ouvre ses portes dès lundi après-midi près de l’office de tourisme, à la permanence des Filets bleus, ou sur le site des Filets bleus, du 12 au 16 août. Prix : 3 €.
*du grec puxis, boîte 
**du latin clupea, espèce à laquelle appartient la sardine mais aussi le tarpon qui mesure plusieurs mètres… clupéidophiles est donc à mon sens un mot impropre, celui de puxisardinophile que j'ai formé me semble plus approprié…

La pêche à la sardine interdite pour un an sur la côte ouest des USA


La pêche à la sardine est interdite pour un an sur la côte ouest des USA. L'arrêté fédéral est tombé. Les 100 bateaux qui pratiquent cette pêche vont devoir se recycler. 90% du stock de sardines (sardinops sagax, une espèce légèrement différente de notre sardina pilchardus walbaum) a disparu. Une variation cyclique, aux dires des autorités, en serait responsable, ignorant réchauffement climatique, surpêche ou radiations post Fukushima. El Niño en porterait le chapeau… Heureusement, il reste celles de l'aquarium de Monterey.

Sardinha de Festas de Lisboa

25 000 sardines reçues dans toutes les dimensions et de toutes les matières au siège des Festas de Lisboa… venues de plus de 60 pays ! Universelle la sardine ? En savoir plus (en portugais) ICI

Portugal é mar

PORTUGAL É MAR !
La nouvelle carte officielle du Portugal fait la part belle à ses eaux territoriales.C’est l’occasion d’initier les jeunes à l’importance stratégique – et économique – de l’espace maritime national.
Le 9 avril, plus de 44 000 nouvelles cartes du Portugal ont été affichées dans les écoles de tout le pays, des classes primaires aux derniers niveaux du secondaire, dans le public comme dans le privé. Ces cartes présentent une vraie nouveauté, car elles montrent que ce pays est surtout maritime : alors que le territoire terrestre s’étend sur un peu plus de 92 000 kilomètres carrés, la mer territoriale, elle, atteint presque 4 millions de kilomètres carrés, soit 97 % du total. D’où le titre de la carte : Portugal é Mar [“le Portugal est océan”].

Sardines portugaises : elles font rêver !

A découvrir dans un bel ouvrage …


Sardinexit !

Adieu sardines portugaises !
Cette fois rien ne va plus ! Les sardines désertent aussi les côtes portugaises et la réduction des quotas n'y change rien…





 
Au Portugal, on consomme 13 sardines par seconde. Soit une bonne dose de protéines, de lipides et d’oligoéléments. Et une raréfaction de ces poissons au large des lusitaniennes.

Le quotidien lisboète Público lancé en mars 1990 s’est imposé dans la grisaille de la presse portugaise par son originalité et sa modernité. Il fait la part belle aux infographies. Celle-ci, publiée le 31 mai 2015, a été conçue et réalisée par Cátia Mendonça et Ricardo Garcia. Elle s’inscrivait dans un grand dossier consacré à la raréfaction des sardines : “13 sardines par seconde, cela semble astronomique, mais en réalité ce chiffre n’a jamais été aussi faible. Ces poissons disparaissent des côtes lusitaniennes”, alertait alors le journal. Publié le 20/07/2015 - 09:05 

Aujourd'hui, sous le titre Sardinexit, c'est un cri d'alerte qui est lancé par Gonçalo Calado : a sardinha de S. João já não pinga no pãola sardine de S. João plus maintenant s'égoutte dans le pain !  dixit le dicton populaire joliment traduit par Google ! En résumé, il s'agit de savoir de combien chaque portugais va devoir réduire sa consommation de sardines dans les années à venir…

Gonçalo Calado
Um fecho temporário da pesca dá sardinhas, dá dinheiro à economia a médio-longo prazo, mas infelizmente não dá votos.
Ao arrepio do ditado popular, a sardinha de S. João já não pinga no pão. Queixam-se os foliões das festas populares que a sardinha está magra por essa altura. Ao que parece está a engordar mais tarde, mas é justamente em Junho que o recurso vale mais dinheiro. Agora, o ICES – Conselho Internacional para a Exploração dos Mares emitiu uma recomendação de captura para 2016 de pouco menos de 1600 toneladas de sardinha para a região das águas ibéricas atlânticas e mar cantábrico. Se Portugal ficar com dois terços deste valor, serão 100 gramas de sardinha por cada português naquele ano. Uma tragédia, sem dúvida.
Mas mais trágica ainda é a resposta que se está a preparar. Se entendo as reacções emotivas das organizações do sector, profundamente preocupadas com o seu futuro, repugna-me a resposta imediata dos decisores, que rapidamente vieram dizer que a recomendação é “apenas uma hipótese de trabalho”, “excessiva” e que está “tudo em aberto”. Tenho mesmo vergonha. Ninguém tem a coragem de assumir que este stock de sardinha está há anos a ser sobreexplorado. Põe-se continuamente água na fervura para que a bomba não nos rebente nas mãos. Não vale a pena empurrar mais com a barriga, e apelar à responsabilidade social dos senhores do ICES. É justamente por responsabilidade social que estas recomendações são feitas, pois não há responsabilidade social sem uma gestão sustentável dos recursos naturais.
A New Economics Foundation, um think-tank sediado no Reino Unido, publicou em 2012 um estudo sobre quanto estamos a perder em cada ano por estarmos a permitir a sobrepesca, ou ao contrário, quanto ganharíamos todos se tivéssemos a coragem de parar temporariamente a pesca desses recursos até que recuperassem para uma pesca sustentável. A nossa sardinha consta deste estudo. A um governo responsável competir-lhe-á encontrar soluções de apoio dignas para o sector enquanto está parado, operacionalizando diferentes linhas de financiamento para o efeito, e aproveitando o período de pausa para redimensionar o sector à exploração sustentável do stock depois de recuperado.
Um fecho temporário da pesca, o “sardinexit” do título, dá sardinhas, dá dinheiro à economia a médio-longo prazo, mas infelizmente não dá votos. De facto, não conheço nenhum político que tenha a coragem de o propor, embora sabendo que é esse o caminho e que quanto mais tarde, pior. Resta-nos que o stock entre em colapso e que depois demore muito mais tempo a recuperar, com perdas económicas e sociais muito maiores, que outros políticos terão que gerir como puderem. Triste sina a nossa.
Biólogo (bagoncas@gmail.com)


Sardines portugaises : le point sur la situation

Situation portugaise en 2012 (article paru dans Publico)
Le pays ne compte plus qu’une vingtaine de conserveries. Confronté à la raréfaction du poisson, le secteur mise sur la qualité et sur les exportations. Car la sardine est à la mode.
Le monde de la conserve de poisson ressemble aux mains rugueuses d’António José do Carmo. Cet homme de 97 ans a les yeux qui brillent quand il regarde la table de travail où, autrefois, les femmes en sabots et tablier blanc étêtaient la sardine avec maestria. Cette industrie n’est pas faite pour les faibles. Elle semble constamment lutter. Comme si elle devait sans cesse ramer contre la marée.
En 1938, il y avait 152 conserveries dans tout le pays. Il en reste 20. D’où l’existence de friches susceptibles un jour de se transformer en projets immobiliers. Mais ­certaines entreprises gagnent de ­l’argent, notamment grâce aux exportations. Aujourd’hui la conserve est à la mode. Les Portugais la considèrent comme un véritable mets et l’inscrivent au menu des restaurants. Ils dégustent avec curiosité les innovations culinaires et apprécient le design rétro des boîtes. L’industrie de la conserve de poisson, comme la peau rugueuse d’António José do Carmo, résiste à tout.
Jour et nuit


António est assis sur une chaise au musée de Portimão [en Algarve, dans le sud du pays], dans une grande salle où durant plusieurs décennies la sardine a été préparée pour être mise en boîte. Ce bâtiment abritait par le passé la conserverie La Rose, de la société espagnole Feu Hermanos, où António a travaillé toute sa vie. Une sirène retentit. Autrefois, cette sonnerie signalait l’arrivée au port du poisson frais. Un scénario qui se répétait dans d’autres villes de l’Algarve, mais aussi à Setúbal, Sesimbra [au sud de Lisbonne] ou Matosinhos [au nord de Porto]. Les travailleurs, des femmes en grande majorité, devaient toujours être prêts, jour et nuit, soumis aux arrivages de la matière première. “On travaillait selon les besoins et jusqu’à ce que le chef nous dise d’arrêter”, se souvient António. Le monde bouillonnait. L’usine, qui a compté jusqu’à 300 employés, disposait d’une crèche, de logements pour les ouvriers et d’une flotte de pêche. “C’était un vrai bonheur.”

Tout a commencé à Vila Real de Santo António lorsqu’en 1865 l’appertisation a été utilisée pour la première fois dans une usine de transformation de thon de la société Ramirez. Cette méthode de conservation par stérilisation avait été découverte par le Français Nicolas Appert et perfectionnée par l’Anglais Peter Durand, qui avait breveté l’utilisation de la boîte métallique en 1810. Au Portugal, les deux guerres mondiales ont favorisé la croissance du secteur. Mais par la suite la ­sardine s’est raréfiée. Il a fallu attendre la fin des années 1950 pour qu’elle réapparaisse massivement, ce qui a entraîné une augmentation de la capacité productive et a permis à la conserve portugaise de marquer des points sur la scène internationale. Le niveau maximal de la production a été atteint en 1964
(85 633 tonnes) ; celui des exportations, l’année suivante (82 465 tonnes). Ensuite ce fut à nouveau le déclin.
 En 1974, la plupart des conserveries étaient “financièrement fragiles”, rappelle Melo e Castro, secrétaire général de l’Association nationale des industriels de conserves de poisson (Anicp). “La ‘révolution des œillets’ [qui mit fin en 1974 à quarante-huit ans de dictature] a entraîné des changements dans le droit du travail qui ont ébranlé les entreprises. Les plus fragiles ont disparu. Aujourd’hui, on a le même niveau de production mais celle-ci est plus concentrée. L’industrie s’est organisée et a élargi son marché.”
Installée près du port d’Olhão, Conserveira do Sul est l’une des deux dernières usines de l’Algarve. Depuis son rachat en 1954 par António Jacinto Ferreira, elle est restée dans la famille. A l’entrée, un panneau d’azulejos représente une mouette tenant dans son bec un poisson. “Cette conserverie est le fruit d’une vie entière vouée au travail”, peut-on y lire. Jorge Ferreira, ­37 ans, petit-fils d’António Jacinto, est associé-gérant et directeur commercial. Sur les neuf Ferreira de cette génération, cinq travaillent à la conserverie, qui a réalisé 5,2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011 et compte 80 salariés. “En 1978, on employait 130 personnes et on avait déjà beaucoup de difficultés. Le secteur avait perdu pratiquement tous ses marchés d’exportation à cause de la concurrence du Maroc, dont les prix étaient plus compétitifs.” Pour survivre, l’entreprise a changé de plan. Elle a diversifié son offre et a misé sur le marché portugais. Un changement symbolisé par le pâté de sardine Manná, aujourd’hui ­proposé en amuse-gueule dans quasi tous les restaurants. Conserveira do Sul a également profité de l’expansion de la grande distribution, qui représente 65 % de son chiffre d’affaires.
En temps normal, 50 000 boîtes de conserve sortent chaque jour de l’entreprise. Mais, actuellement, elle manque de sardines. Le poisson tarde à faire son apparition en grande quantité dans les criées. “Cela fait des semaines qu’on ne fait plus de sardine ; on fait du thon, du maquereau, un peu d’anchois”, précise Jorge Ferreira. L’explosion de la demande a fait flamber les prix. “L’an passé, on payait 60 à 70 centimes le kilo de sardines. Cette année, c’est 1,20 euro.”
Ce n’est pas la crise économique qui inquiète Jorge Ferreira mais le manque de poisson. La sardine est la ressource la plus utilisée par l’industrie, et, d’après l’Anicp, presque toutes les usines du Portugal continental en sont dépendantes. Aux Açores et à Madère, c’est le thon qui est le plus prisé. La production annuelle de conserves a représenté 58 500 tonnes en 2010, dont 28 000 de sardines, et le secteur absorbe 40 % à 50 % des captures.
A Matosinhos, à plus de 500 kilomètres au nord d’Olhão, Paulo Dias ne cache pas son inquiétude. La conserverie La Gondola devrait être en train de produire des conserves de sardines, mais aujourd’hui il n’y a que du maquereau sur les tables où l’on nettoie le poisson. “La matière première que nous utilisons est portugaise et c’est l’un de nos problèmes. Nous sommes dépendants à 100 % de la pêche nationale”, souligne le patron de cette entreprise fondée en 1940. Le choix du poisson à la criée est déterminant pour La Gondola, dont la méthode de fabrication artisanale suppose la précuisson du poisson. Cinq millions de boîtes sont produites chaque année, destinées surtout aux marchés belge, italien, suédois et danois. “Depuis juin 2011, le prix de la sardine a augmenté de 120 % ; quand la matière première représente plus de 30 % du prix du produit final, c’est compliqué de répercuter de telles hausses sur les clients”, explique Paulo Dias.

Préserver la ressource
Selon la Direction générale des ressources naturelles, de la sécurité et des services maritimes, le volume de sardines débarquées dans les criées de la métropole au premier trimestre a chuté de 54,2 % par rapport à la même période de 2011. “C’est la conséquence directe des mesures restrictives que le secteur a accepté de mettre en œuvre au cours des cinq premiers mois de l’année pour contribuer à la reconstitution rapide des stocks” de sardine, explique Humberto Lopes, président de l’Association nationale des organisations de producteurs dans le secteur de la pêche à la senne.
“Notre bonne étoile ne nous a jamais abandonnés”, se félicite Manuel Ramirez, 74 ans, PDG de la société Ramirez, créée il y a cent cinquante-huit ans par son arrière-grand-père. L’entreprise mise sur la production simultanée d’une grande variété de produits. Ramirez est une grande entreprise, la deuxième du secteur au Portugal après la thaïlandaise Thai Union Group, qui emploie près de 800 personnes à Peniche [ville côtière au nord de Lisbonne]. Ramirez compte 190 salariés, deux usines [à Peniche et à Matosinhos] et 15 marques, elle vend 48 millions de boîtes par an et réalise un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros. Désormais, les exportations représentent 60 % des ventes. “Nous exportons vers les cinq continents, dans 42 pays. Nous ne sommes pas, et nous ne voulons pas être, les plus grands, mais nous voulons être les meilleurs”, affirme l’entrepreneur. La société s’apprête à investir 18 millions d’euros dans une nouvelle usine à Matosinhos.

Manuel Ramirez ignore ce que proposera demain la criée. Même s’il utilise du poisson congelé, il dépend de ce que la mer lui donne “en quantité, en taille et en prix.” C’est la pénurie de poisson qui a poussé l’industrie à développer ses capacités frigorifiques dans les années 1960 et 1970, à une époque où les organismes de contrôle du secteur résistaient à cette innovation. “On ne pouvait pas faire autrement, défend Manuel Ramirez. Nous devons toujours avoir un stock de sardines congelées. Cela garantit notre production et assure du travail au personnel.”
Les exportations portugaises ont augmenté de 37 % entre 2009 et 2011 et représentent 161 millions d’euros. Selon José Poças Esteves, président d’une société de conseil qui a publié en 2009 un rapport sur l’économie de la mer, ce secteur a un potentiel immense. L’économie de la mer – qui inclut les transports, la pêche, la construction navale et le tourisme nautique – représente 1,52 % du PIB du pays. Dans cet ensemble, ce sont la pêche, l’aquaculture et l’industrie du poisson qui pèsent le plus lourd en termes d’emploi, avec 32 000 emploi directs sur un total de 58 700. L’industrie liée à la pêche “doit se transformer radicalement pour produire de la valeur, affirme José Poças Esteves. Nous avons des zones d’appellation contrôlée pour le vin, on pourrait faire la même chose pour le poisson.” Si le Portugal est connu dans le monde entier pour la qualité de ses conserves, “il ne profite pas de cette reconnaissance”, regrette-t-il.

Des entreprises étrangères, en revanche, se débrouillent bien : elles sous-traitent leur production à des usines portugaises et la vendent exclusivement dans leur propre pays. Une société italienne [Igino Mazzola] fait ainsi fabriquer les conserves de sa marque Nataline par La Gondola. Chaque boîte porte les inscriptions “prodotto in Portogallo” [produit au Portugal] et “sardine portoghesi” [sardine portugaise] – un signe de qualité. La boîte coûte 5,80 euros sur les sites de vente en ligne.
Ana Rute Silva Publico 05/10/2012 in Courrier International


Nos amis les harengs n'ont pas les mêmes manières…


Le hareng a le pet social Vous êtes au bord de la mer avec vos enfants. Le moment est venu de leur faire découvrir les mystères de la vie marine. Commencez par le hareng. Votre progéniture sait-elle que le hareng est le seul poisson qui pète ? Non, et pour cause : cette découverte est récente.
La chose a été dévoilée en début d'année dans les Biology Letters de la Royal Society britannique sous le titre : «Les harengs de l'Atlantique et du Pacifique produisent des sons explosifs pulsés.» C'est là une traduction approximative, mais elle dit bien la prudence de l'expression scientifique. Car, en aucun cas, les Biology Letters n'auraient publié une communication titrée «Les harengs pètent» («Herrings fart» en VO), même si c'est exactement ce qui se produit.
Le hareng, apprend-on dans cet article cosigné par trois chercheurs canadiens, émet des trains de bulles par son anus et ça fait du bruit. Ces émissions, qui se produisent surtout la nuit, durent entre une demi-seconde et sept secondes et demi, ce qui fait très long pour un pet. Le phénomène est indépendant du régime alimentaire du poisson, ont constaté les chercheurs. Il ne s'agit pas pour le hareng de se soulager de gaz intestinaux. «La fonction de ces sons est inconnue, mais comme leur fréquence s'accroît avec la densité de poissons réunis, un rôle de médiation sociale apparaît probable», énonce l'article. Traduisons : les harengs pètent pour communiquer. «Comment ça va ?» dit l'un. «Couci-couça prout», répond l'autre.
Déjà les chercheurs s'inquiètent. La pollution sonore sous-marine (sonars, bruits d'hélice...) ne risque-t-elle pas d'empêcher les harengs de s'entendre ? Et si ces poissons ne s'entendaient plus péter, qu'adviendrait-il de l'espèce ? Remarquablement attentifs jusque-là, vos enfants vous supplient désormais : on veut un poisson péteur ! C'est là une autre menace qui pèse sur l'espèce.
Edouard LAUNET

La sardine, victime de son succès au Portugal


En juin au Portugal, 13 sardines sont mangées chaque seconde © maxppp

Les Portugais sont les plus gros mangeurs de poissons en Europe : 60 kg par an et par personne ! Mais cette passion pourrait bien nuire aux espèces. La sardine, par exemple, se fait rare près des côtes portugaises.
 Avec Marie-Line Darcy, correspondante à Lisbonne.
Dans leur assiette, la sardine tient une place privilégiée, surtout quand vient l’été : en juin, il s’en consomme une tonne par minute (!), principalement à Lisbonne où la période des fêtes populaires (St Antoine, St Jean, St Pierre…) est celle de la sortie des tables dans les rues et des braseros de sardines.
La sardine se fait rare pourtant. Alors qu’il a plusieurs fois permis aux Portugais d’éviter la famine, ce poisson, très riche au niveau nutritionnel, voit le nombre de ses jeunes diminuer constamment depuis 1978. La faute à l’augmentation du nombre de maquereaux, (???) qui disputent leur territoire aux sardines, mais aussi à une pêche surabondante.
Des quotas sont bien définis, chaque année, par les autorités portugaises et espagnoles, mais ils sont rarement respectés alors que la demande est croissante. L’industrie des conserves au Portugal, régulièrement en rupture de stock, se tourne donc vers le Maroc, l’Espagne ou… la France pour acheter ses sardines. L'ironie de l'histoire, c'est que la France est aussi le premier importateur de sardines du Portugal.
(France Info Nicolas Teillard jeudi 16 juillet 2015)

Sardines en taule


“Entassés comme des sardines en boîte, les détenus de la prison de Rebeus souffrent d’hémorroïdes” déclare Bathie Séras, lutteur sénégalais incarcéré pour tentative de sabotage du procès de Karim Wade, fils de l’ancien président du Sénégal accusé d’enrichissement illicite. (Senenews.com)

Plus de sardines pour les manchots d'Afrique du sud

L'oiseau emblématique de la région touristique du Cap est menacé. Le nombre de spécimens a drastiquement chuté depuis 2011, en raison notamment de la pêche des sardines.

«Le nombre de manchots s'est effondré au XXIème siècle, en Afrique du Sud», s'inquiète le ministère qui ajoute que la population est passée de «56'000 couples en 2001 à 19'000 en 2012», soit une baisse de 65%. La région au nord du Cap (sud) est particulièrement touchée avec un effondrement de 90% de la population de manchots ces onze dernières années, selon le ministère.
Deux colonies de cette espèce existent aux environs du Cap, dont celle de Simon's Town, qui est une des grandes attractions de la capitale touristique sud-africaine.
Ce déclin s'explique notamment par le «déplacement des sardines et des anchois, proies des manchots, vers le sud-est» en raison du réchauffement climatique mais aussi par la diminution de «la biomasse de sardines, probablement aggravée par la pêche», assure le ministère.
Une étude scientifique publiée au début du mois de juillet montre que dans les zones où la pêche a été interdite, les taux de survie des bébés manchots se sont considérablement améliorés.
«Lorsque la pêche est interdite, 66% des jeunes manchots survivent contre 47% dans les zones où la pêche est autorisée. Cette différence suggère que ces bébés profitent de la plus grande quantité de nourriture disponible», explique l'étude.
Le manchot du Cap, qu'on ne trouve qu'en Afrique du Sud et en Namibie, est classé comme une espèce en danger selon les critères de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Le ministère de l'environnement sud-africain affirme dans le communiqué que la population s'est «stabilisée» ces quatre dernières années, un chiffre «encourageant mais qui ne doit pas être interprété comme la fin d'un déclin sur le long terme».
Un plan de sauvetage de l'espèce a été lancé en 2013 par le ministère en partenariat avec plusieurs ONG afin de mieux protéger les manchots et de s'assurer notamment de leur bon approvisionnement en poissons dans leurs zones d'habitation.
(afp)

Nouvelle boîte Ville bleue à Concarneau


 Michel Costiou, à gauche sur la photo, et Jacques Gonidec présentent la cuvée 2015 millésimée de la boîte de sardines de Concarneau.

Vendredi soir, c'est au sein de l'atelier de l'artiste Michel Costiou que Jacques et Valérie Gonidec, dirigeants de la société conserves Gonidec ont présenté la fameuse boîte de sardines millésimée 2015, spéciale Ville Bleue. Chaque année, depuis 1996, l'entreprise Gonidec sort une boîte millésimée, faisant appel à un artiste local pour le visuel et la mise en valeur de la boîte. Cette année, c'est Michel Costiou qui a été choisi. « On fait appel à plusieurs artistes, sans rien imposer. Chacun créé un tableau en proportion de la taille de la boîte. Nous choisissons ensuite l'artiste qui reflète le mieux notre savoir-faire, notre respect des traditions », ont expliqué Jacques et Valérie Gonidec. Michel Costiou connaît bien l'usine puisqu'il a eu l'occasion d'y faire un stage. Cet artiste, qui affectionne le mouvement dans ses toiles, a eu à coeur de mettre en avant le travail des femmes, une sorte d'hommage. Le visuel de l'artiste représente des mains de femmes, préparant au ciseau les sardines avant la mise en boîte. Et pour la petite histoire, les sardines qui figurent sur la boîte 2015 ont été pêchées du jour par Patrice Petillon à bord du War Raog IV. 40.000 boîtes en série limitée vont être mises à la vente sur Concarneau, et certaines partiront à destination des États-Unis.

© Le Télégramme - Gonidec. Boîte 2015, le talent de M. Costiou 13 juillet 2015

Sardines de Mauritanie


La Mauritanie signe un nouvel accord de pêche avec l’Union européenne
L’Union européenne et la Mauritanie ont conclu, ce vendredi 10 juillet, à Nouakchott, un nouveau protocole sur la pêche. Cet accord, qui couvrira désormais quatre années au lieu de deux précédemment, n’a pas été facile à négocier d'autant plus que depuis décembre aucun bateau européen n'avait le droit de pêcher au large de la Mauritanie.
Le nouveau protocole autorise les pêcheurs européens à opérer dans les eaux mauritaniennes pour un peu plus de 280 000 tonnes par an contre 300 000 tonnes auparavant. Ces tonnages concernent les crevettes, le thon, les petits pélagiques ainsi que les poissons blancs comme le cabillaud et le colin, mais en dépit de leurs demandes insistantes, il reste interdit aux Européens de pêcher le poulpe. Une faveur que la Mauritanie accorde aux Chinois.
Ces accords rapportent au pays des revenus importants. Celui qui vient d’être signé porte sur près de 60 millions d’euros que Bruxelles versera à Nouakchott, dont plus de 4 millions seront consacrés au soutien des communautés de pêcheurs mauritaniens. Les bateaux européens de pêche devront également payer leurs captures.
Cela fait 28 ans que les navires européens accèdent aux zones de pêche mauritaniennes en vertu de plusieurs accords successifs. Le protocole qui vient d’être renouvelé avait expiré en décembre dernier. Depuis, aucun bateau européen n’avait le droit de pêcher au large des côtes mauritaniennes. Dans le même temps, le pays enregistrait un manque à gagner sur les versements de l’Union européenne.RFI publié le 11-07-2015