Pendant ce temps là, en Israel

Pendant qu'à Gaza on pleure les sardines inaccessibles et qu'on se révolte contre ce blocus inique qui prive toute une population de la nourriture la plus simple, la plus fondamentale et la plus nécessaire, la presse israélienne titre sur "La révolte des sardines", appellation devenue internationale des conflits qui opposent parents d'élèves et ministères de l'éducation dès qu'on évoque le délicat sujet du nombre décent d'élèves que devrait contenir une classe dans toute école qui se respecte…
Ici encore, la sardine sert de révélateur et joue bien son rôle de porte parole populaire, comme elle l'a toujours fait tout au long des siècles. Etrange tout de même de voir l'homme révolté, sous toutes les latitudes, s'identifier au plus basique des poissons…


Rififi sur la sardine du Sahara

Mais d'où viennent les sardines de nos boîtes ?

Résumé : Selon la presse sarahouie, des sardines pêchées au Sahara Occidental vont bientôt être vendues sous les marques Parmentier et John West, ce qui constituerait une spoliation des ressources sarahouies. (Rappelons que le sort du Sahara Occidental -ex espagnol- occupé par le Maroc n'est toujours pas défini et soulève d'infinis problèmes entre le Royaume Chérifien et ses voisins). L'article ci-dessous émane de l'agence de presse sarahouie comme son ton le laisse entendre.

MW Brands va vendre des sardines venant du Sahara Occidental 

mar, 23/06/2015 - 09:50   

Les marques de poisson en boite tels que John West et Parmentier vont bientôt vendre du poisson du Sahara Occidental occupé. Le propriétaire des marques, MW Brands, vient d'engager un partenariat avec Oceamic Laayoune, une conserverie de sardines au territoire occupé.

MW Brands, basé à Paris, la maison des marques européennes de thon John West, Petit Navire, Parmentier et Mareblu, avaient jusqu'à récemment acheté des sardines auprès des fournisseurs marocains pour les traiter dans son usine basée à Peniche, Portugal.

Cependant, il y a plusieurs mois, MW Brands a scellé un accord avec Oceamic - une conserverie de sardines qui est basée à El Aaiun, situés dans les parties du Sahara occidental que le Maroc a envahi en 1975, et qu'il maintient toujours sous occupation militaire brutale. En violation flagrante du droit international, le Maroc vend hors du Sahara Occidental d'importantes ressources, y compris ses stocks de poissons. Les Sahraouis, les habitants du Sahara Occidental et les propriétaires légitimes des ressources du territoire, ont été relégués aux franges de la société, en situation d'exclusion sociale et économique, alors que les ressortissants marocains tiennent l'économie illégale dans le territoire occupé.

Oceamic est possédée par Sarma food, également basé à El Aaiun. Oceamic et Sarma food sont détenus et gérés par des Marocains, et non des Sahraouis. Les entreprises emploient principalement des colons marocains. Ils prennent les navires de la flotte marocaine et les pêcheurs qui opèrent dans les eaux du pays que le gouvernement marocain occupe illégalement.

Conformément à l'actuel Accord de pêche UE-Maroc, maintenant en cours d'examen par la Cour européenne de justice précisément du fait de l'inclusion implicite du Sahara Occidental dans sa portée opérationnelle, les navires de l'UE sont tenus de débarquer un certain pourcentage de leurs captures dans les ports du Sahara Occidental ou du Maroc, qui vont à des entreprises comme Oceamic. Oceamic lui-même était interdit d'exporter vers l'UE entre 2012 et 2014 pour non conformité aux normes d'hygiène.

Le partenariat MW Brands-Oceamic permet la mise en conserve des espèces pélagiques comme la sardine et le maquereau sur le débarcadère. Selon une source proche de MW Brands, l'accord permettrait également l'accès à des sardines "dans le sud" - probablement en référence aux débarquements dans d'autres ports au Sahara Occidental, comme Dakhla. Dans le cadre de l'accord, Oceamic va maintenant mettre en boite des sardines sous les marques John West et Parmentier, en vente sur le marché européen.

Le partenariat entre MW Brands et Oceamic vient d'être découvert par Undercurrent News. Le manager de Oceamic, Mohamed Zoubeir, aurait dit que cette action est un «partenariat économique à long terme, et peut-être le début d'une joint-venture". Les volumes produits par Oceamic pour MW Brands ne sont pas encore certains, a t il dit. "Pour les quatre ou cinq prochains mois, nous allons produire sur ordre. En décembre, nous allons fixer les volumes." Pour l'instant, l'affaire porte sur les sardines seulement, bien que le maquereau soit en discussion aussi, a t il confirmé.

MW Brands est un groupe de mise en conserve détenu par Thai Union Frozen Products. MW Brands est représenté dans un certain nombre de pays européens : France, Pays-Bas, Royaume-Uni, l'Irlande, l'Italie et le Portugal, mais ses produits sont également disponibles dans d'autres pays.

WSRW, 21/06/2015

Un nouveau prédateur pour les sardines


Le scandale des sardines de Gaza in Mediapart


Pas de sardines pour GAZA !!!
14 juin 2015 |  Par Elisabeth Chaudanson in blog Mediapart
3 km is not enough
A Gaza, l’armée israélienne a tué la saison des sardines !
Ziad Medoukh

Les agressions israéliennes se poursuivent contre toute la population civile de la bande de Gaza, même en pleine trêve.
Parmi les secteurs les plus touchés par ces attaques, le secteur de la pêche, qui a connu une dégradation permanente, notamment après la dernière offensive militaire de l’été 2014.
Ces agressions ont causé la mort de deux pêcheurs, des blessures à 15 autres. 60 ont été arrêtés, 25 barques et bateaux de pêche confisqués et 7 détruits par les forces de l’occupation.

La saison des sardines à Gaza est morte-née cette année à cause des ignobles et atroces mesures israéliennes.  
Lors de la grande saison de la pêche, en mai et en juin, on ne voit que rarement les pêcheurs rassemblés, ils sont en mer mais actuellement eux qui voient souvent leurs filets vides se réunissent et espèrent obtenir l’autorisation d’aller travailler
La saison de la pêche à la sardine est la plus importante pour les pêcheurs gazaouis qui l’attendent pour payer leurs dettes, mais cette année, la marine israélienne continuellement présente dans la mer de Gaza a assassiné cette saison, avec des conséquences graves pour les pêcheurs, en faillite de plus en plus totale et qui n’arrivent même pas à rembourser le prix du carburant de leurs barques.
Les sardines de Gaza sont connues pour leur qualité, on les trouve sur le marché en pleine saison.
Le prix d’un kilo de sardines dépasse les 7 à 8 euros dans cette région qui souffre du blocus et de difficultés économiques et dont le niveau de vie est très bas.
Les pêcheurs de Gaza ont perdu la saison de la sardine, la quantité de poissons pêchés a diminué de 800 tonnes cette année.
Les pertes économiques dépassent un million d’euros par mois. 
Comment peut-on imaginer une ville méditerranéenne dont la population est privée de sardines et de poissons ?
Nizar Ayache, le responsable du syndicat des pêcheurs de Gaza a confirmé que les attaques quotidiennes de la marine israélienne empêchent les pêcheurs de travailler tranquillement, il a ajouté que la surface de pêche autorisée s’étend à moins de quatre miles, ces miles sont riches en sable mais pauvres en poissons. Il a mentionné que pour être rentable, la pêche doit se faire à une distance de dix miles.
Avant la deuxième intifada en 2000, la zone de pêche s’étendait à 12 miles. Elle n’a cessé de diminuer, d’année en année.
Sur le visage des pêcheurs se lisent le regret et la tristesse dûs à l’incapacité d’aller en mer. Les barques de pêcheurs restent au port, à cause de la présence permanente de la marine israélienne qui ouvre sans cesse le feu sur eux, les empêche d’exercer leur métier, les encercle et les agresse de façon quotidienne.
Des 10.000 pécheurs de 2014, actuellement, seulement 4000 continuent d’exercer, les autres, soit ont changé de métier, soit dépendent des aides humanitaires.
Les pêcheurs de Gaza comme toute la population civile, souffrent et souffrent, mais patientent et espèrent…….
Pour comprendre la situation et lire des témoignages : http://falcya.free.fr/pecheurs.pdf

Pas de sardines pour la Palestine

Toujours pas de sardines pour la Palestine


Samedi 6 juin 2015
Gaza – CPI
Sur la rive de la mer de Gaza, les barques de pêcheurs palestiniens jonchent le sable, sans mouvement, interdits par les occupants sionistes et harcelés par les vagues de la mer. Les pêcheurs ont perdu la saison de la sardine, toute espérance de voir leurs barques bouger, et le bonheur de voir leurs caisses remplies de sardines.
A la grande saison de la pêche, les mois d’avril et de mai, on ne voit que rarement les pêcheurs rassemblés. Mais ces jours-ci, on les voit en grand nombre, devant le syndicat des pêcheurs, afin d’obtenir l’autorisation de travailler. Les visages reflètent leur regret de voir leurs filets vides et la saison de pêche leur filer entre les doigts.
La saison de la pêche de la sardine est la plus importante pour les pêcheurs de la bande de Gaza. Mais cette année, la marine de l’occupation sioniste les a empêchés d’en profiter. Elle les a encerclés, poussés dans un coin, et les a agressés de manière extraordinaire. Ils ont ainsi subi des pertes énormes.
Les pertes du secteur de la pêche, durant la guerre agressive menée durant l’été 2014, sont estimées à dix millions de dollars. Il est vrai que cela est une somme énorme, mais les pertes de la saison des sardines de cette année sont encore plus importantes. En fait, la quantité de poissons pêchés a reculé de 1800 tonnes à moins de 1000 tonnes.

La perte de la saison

Devant le bâtiment du syndicat des pêcheurs sur le port de Dir Al-Balah, le correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a rencontré Nazar Ayyach, le doyen des pêcheurs, qui était sur le point de quitter le lieu pour participer à une activité destinée à appeler la restauration de la bande de Gaza.
La saison des sardines, dit Ayyach, commence à prendre fin, et les pêcheurs palestiniens n’ont rien gagné, à cause de l’étroitesse de la surface où la pêche est permise. Cette surface s’étend désormais sur moins de trois miles. Et ces trois miles sont riches en sable, mais pauvres en poissons. La pêche rentable doit être à une distance de dix miles, au moins. Les pêcheurs attendaient cette saison pour pouvoir payer leurs dettes et avoir quelque chose à mettre sous la dent de leurs familles.
Les poissons se trouvent dans les zones rocheuses, à une distance de 10 à 20 miles, tandis que la marine sioniste ouvre le feu sur tout pêcheur qui dépasse les trois miles. Ainsi, 3800 personnes qui font vivre quelque 150 mille personnes sont quasiment sans travail. Récemment, 58 pêcheurs palestiniens ont été arrêtés, 20 barques confisquées, 5 détruites. Le problème, c’est que le gouvernement égyptien a commencé de son côté à interdire la pêche aux Palestiniens, allant même jusqu’à ouvrir le feu. Ainsi, la saison de la pêche est perdue, conclut Ayyach.

Le cheikh des pêcheurs

Hadj Ibrahim Ayyach, 64 ans, est respecté par tous les gens. Pour son âge et son long parcours dans la mer, on l’appelle le cheikh des pêcheurs et tout le monde vient le saluer avec amour et respect.
Depuis des années, ses fils et petits-fils ont hérité de son métier. Lui travaille désormais à la réparation de barques et de filets. « Autrefois, nous pêchions à 12 miles de distance. Nous arrivions devant Al-Arich et le village d’Om Al-Misaïd en Egypte. Nous arrivions à 40 kilomètres au sud de l’Egypte ».
Le cheikh des pêcheurs se rappelle comment les mois d’avril et de mai, le travail était à son comble, les sardines remplissaient des centaines de caisses ; mais cette année, la situation est catastrophiquement mauvaise.

Soucis quotidiens

Le pêcheur Hatem Qaricha attire l’attention sur le fait que tout ce qu’il gagne sera à peine suffisant pour rembourser le prix du carburant. Le poisson se trouve à une distance de quelques miles, on ne peut l’atteindre ; les forces sionistes d'occupation sont là pour ouvrir le feu. « Cette année, mes dettes sont énormes ».
Finalement, la marine de l’occupation sioniste continue ses agressions contre le pêcheur palestinien. La saison des sardines prendra bientôt fin et le pêcheur palestinien en sortira avec beaucoup de soucis et beaucoup de dettes.