Carton rouge pour le poisson durant le mois de Ramadan

le 22 mai 2018

Le délicieux ‘‘Hout Bladi’’ est de plus en plus cher, voire souvent inaccessible. Encore plus en ce mois sacré de Ramadan, où les prix du poisson ont atteint des seuils intolérables. Ainsi, les sardines sont au prix de 30 Dhs. La sole et le merlan sont proposés à partir de 120 Dhs. Les crevettes sont à partir de 150 Dhs. Idem pour les autres produits de mer tels que le calamar, la dorade…
En ce début de semaine, à Casablanca, les vendeurs de poisson en détail ont observé un sit-in devant le marché de gros, pour exprimer leur colère et leur grande déception quant aux prix de vente du poisson. Des prix qu’ils qualifient de trop chers et de scandaleux. Ils pointent du doigt les intermédiaires et autres spéculateurs, à cause de qui le marché de poisson est biaisé, ne répondant à aucune logique commerciale.
Dans le même sens, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime vient de recevoir un rapport accablant, détaillant, preuves à l’appui, comment les prix du poisson deviennent trop élevés, et qui en sont les véritables bénéficiaires. Selon ce rapport, signé par des professionnels syndicalistes, dont entre autres la Confédération Nationale de la Pêche Côtière, le prix des sardines ne dépasse guère 10 dhs dans les ports de pêche de Tanger, Safi, et El Jadida. Mais, ajoute-on, à cause des mafias et des semsaras des marchés, son prix est aujourd’hui de 30 dhs.
La toile, elle, laisse exprimer sa colère. Une chose est sûre : les prix du poisson en ce mois de Ramadan sont des plus élevés, dépassant de loin le pouvoir d’achat des ménages marocains. Un appel au boycott est lancé à partir de ce mardi 22 mai. Celui-ci se veut une réaction contre les spéculateurs et les mafias des marchés de poissons. Une réaction contre un marché livré à lui-même depuis de longues années déjà. Arrivera-t-on à le redresser ? Telle est la question. Du côté du gouvernement El Othmani, silence radio. Mais jusqu’à quand ?
Mais au-delà de la hausse des prix, il est important de souligner qu’aujourd’hui le pouvoir d’achat des Marocains, en particulier la classe moyenne, atteint ses limites. Et là, c’est la problématique de fond qui nécessite des réponses urgentes. Autrement, les boycotts risquent de n’épargner aucun secteur d’activités. El Othmani et son équipe sont invités à donner des réponses dans les plus brefs délais, et ne pas sous-estimer cette nouvelle forme de contestation populaire. Surtout pas. Dans tous les cas, le ton est donné.
Hassan Zaatit     

Aucun commentaire: