Environnement : la taille des sardines diminue

 


En Méditerranée et dans le golfe de Gascogne, la corpulence de plusieurs espèces de poissons diminue, avec des retombées écologiques et économiques.


La sardine dodue deviendrait-elle une perle rare ? Cette question taraude les gastronomes et les chercheurs. Dans son dernier bilan de l’état écologique des poissons pêchés en France métropolitaine, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) tire la sonnette d’alarme. Depuis plus d’une dizaine d’années, le poids et la taille des sardines fondent. En Méditerranée, dans le golfe du Lion, la longueur des individus s’est réduite de 13 à 10 centimètres, tandis que leur poids a été divisé par trois. Même tendance en Atlantique, où les sardines dépassent rarement les 15 centimètres, contre 18 au début des années 2000.

Un nombre de poissons en augmentation mais plus petits et plus maigres

L’alerte, lancée dès 2007 par les pêcheurs méditerranéens, concerne aussi l’anchois, une autre espèce pélagique – c’est-à-dire vivant à la fois dans le fond et à la surface de l’eau. « Pourtant, l’abondance est là, note Martin Huret, chercheur en écologie marine à l’Ifremer. Le nombre de sardines et d’anchois a plutôt augmenté ; mais ces poissons sont désormais petits et maigres. » Plus minces, les individus sont également plus jeunes en moyenne et il devient difficile de trouver des sardines de plus de 5 ans, alors qu’il n’était pas rare auparavant de dénicher des spécimens âgés de 10 ans.

Des conséquences écologiques et économiques

Ce rétrécissement des petits pélagiques a de sérieuses conséquences écologiques. Maillons essentiels de la chaîne alimentaire marine, ces espèces nourrissent leurs prédateurs – grands poissons, mammifères marins et oiseaux – qui devront dépenser plus d’énergie pour s’alimenter.

L’impact est aussi économique. « En dix ans, le marché de la sardine en filets, qui sélectionne les plus gros individus, s’est effondré, confie Didier Le Gloanec, sardinier à Concarneau (Finistère) depuis près de trois décennies. Mais on parvient à vendre nos poissons pour le frais et l’industrie de la conserve. » En Méditerranée, la taille des prises est si réduite que les sardines ne sont même plus valorisables dans les conserveries. Les bateaux ne débarquent que 1 000 à 2 000 tonnes chaque année, contre 15 000 tonnes en 2000 ! Les sardiniers ont dû se reconvertir et pêchent d’autres espèces comme le merlu, dont le stock est déjà surexploité en Méditerranée.

lire la suite ici : https://www.caminteresse.fr/environnement/environnement-la-taille-des-sardines-diminue-et-ce-nest-pas-une-bonne-nouvelle-11148329/

 

Aucun commentaire: