Alerte sur la sardine au Royaume du Maroc

 

Où est passée la grande richesse du Maroc? La sardine n’appartient plus aux pauvres

Dans un pays doté de plus de 3 500 kilomètres de côtes, classé parmi les plus grands exportateurs mondiaux de produits halieutiques, la sardine devrait être un aliment populaire, accessible, omniprésent dans les marchés et sur les tables des foyers modestes.

Et pourtant, en plein été, saison historiquement synonyme d’abondance, la sardine se fait rare, presque introuvable, et son prix grimpe jusqu’à 25 dirhams le kilo, quand ce n’est pas davantage selon les régions.

Pendant ce temps, des milliers de tonnes de sardines quittent chaque jour les ports marocains à destination de l’Europe et de l’Asie, vendues à bas prix, pour alimenter les usines étrangères.. tandis que le citoyen marocain, lui, observe impuissant la disparition d’un produit national de base.

Les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme: le stock de sardines est littéralement pillé par les navires pélagiques industriels, qui ratissent les fonds marins sans discernement, capturant même les juvéniles, sans contrôle, sans quota, et sans le moindre respect pour les équilibres biologiques. Résultat: les petits pêcheurs rentrent bredouilles, des coopératives ferment, et des familles entières sombrent dans la précarité.

Les chiffres sont sans appel: le Maroc produit environ 1,4 million de tonnes de poissons par an, dont 60% sont des espèces pélagiques comme la sardine, et plus de 80% de cette production est exportée. Pendant ce temps, le consommateur marocain doit choisir entre payer un prix indécent ou se tourner vers les surgelés importés.

Mais où est l’État? Où est le ministère de la Pêche? Pourquoi continue-t-on à traiter la sardine comme une marchandise d’exportation alors qu’elle est une composante stratégique de la sécurité alimentaire nationale ?

À quoi sert d’avoir une “Stratégie Halieutis” si le citoyen ne voit que la pénurie, l’exclusion et la flambée des prix?

Il est temps que le gouvernement prenne des mesures fermes et immédiates, à commencer par l’interdiction temporaire de l’exportation de la sardine, et l’instauration de quotas stricts dédiés au marché intérieur, avec un prix plafonné pour garantir l’accès à tous.

Car à force de vendre la mer, on finira par priver tout un peuple de son poisson. Et ce jour-là, le Maroc ne sera plus une puissance halieutique.. mais juste un pays qui a bradé son or bleu.

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