Sardines from Besançon

Éducation 10/10/2015 - L’EST REPUBLICAIN
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L'école Rivote dénonce avec humour les mauvaises manières de l'inspection académique
Serrés comme des sardine à Rivotte ? Pour protester mais garder le sourire, 136 poissons crochetés étaient pendus dans la cour vendredi


MONSIEUR SAR, ministre de la Mer et des Bancs a inauguré en personne la toute nouvelle Conserverie Rivotte. Plaque de marbre, fresques chatoyantes de sardines au fronton de la cour d’école. Le nouveau directeur a salué l’action gouvernementale et surtout celle du Dasen, – directeur académique des sardineries en nombre – capable en moins de six mois de faire sortir de terre et de mer une entreprise ultramoderne. « Elle sort 136 boîtes à la seconde avec seulement 5 unités de production : un rêve, une productivité maximale pour une masse salariale minimale.
L’entreprise fera des émules dès cet hiver au moment de la prochaine carte scolaire » a-t-il promis. Les enfants, en marinière, ont entonné une Marseillaise enthousiaste au son de l’harmonica. Les parents étaient évidemment conviés à un verre de l’amitié… salé.
Mais les bancs de sardine crochetée, 136 poissons colorés suspendus dans la cour, cachent mal l’amertume.
Méthodes en eaux troubles
L’école Rivotte a, durant six mois, tenté de démontrer qu’avec 136 enfants elle méritait une ouverture de classe. Qu’elle n’a pas obtenu. « Et nous aurions compris si les explications avaient été loyales. Mais d’une part l’inspection d’académie n’a cessé de considérer, sans preuve qu’il y avait ici 134 élèves inscrits. Un chiffre qui ne correspond à rien sinon qu’une ouverture de classe de fait à 135 élèves.
Puis au cours de l’été, le 21 juillet, elle a décidé pour la seule école Rivotte que les élèves inscrits sur dérogation n’entrent pas en ligne de compte. Or, ici, les dérogations s’annulent avec 4 élèves entrant et quatre élèves sortants » explique une maman. Parents et enseignants ont ressenti du mépris. Certes le ressenti est subjectif. Ils ont hésité à porter l’affaire devant le tribunal administratif. « Mais c’était garder la façon de faire de l’administration dans une certaine confidentialité. Et ne pas obtenir de résultats pour l’année en cours. Nous préférons être visibles et prévenir les autres écoles que les règles sont instables, qu’elles s’inventent au fur et à mesure des besoins de l’administration ». Eux attendent désormais de la mairie le bilan des dérogations obtenues dans les écoles de Besançon, et les afficheront au milieu des sardines en regard des mesures de cartes scolaires pour compter le nombre d’élèves hors sol.
Avis de tempête annoncé.
Catherine CHAILLET

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