Le blocus des sardines de Gaza

La sardine de Gaza face à la marine sioniste
CPI
Mercredi 4 septembre 2013
Khan Younes – CPI
C’est la fin, c’est la déroute, c’est la faillite totale, a soupiré le pêcheur palestinien Mohammed Al-Amoudi, en se frappant les mains. Il est privé, comme ses collègues pêcheurs, d’aller chercher leurs poissons, en cette saison de sardines, en ces temps difficiles où tout le peuple palestinien souffre de l’occupation sioniste et du blocus.
Al-Amoudi, originaire de la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza, ne peut que s’asseoir dans sa barque, sans pouvoir la pousser sur l’eau, sans pouvoir aller chercher quelque chose à mettre sous la dent de ses enfants.
En ces temps difficiles, des centaines de pêcheurs palestiniens ne peuvent travailler, étant visés et poursuivis par les occupants sionistes. Le manque de carburant, intensifié ces derniers mois, étouffe tout le monde. Le peu autorisé à entrer dans la Bande par les sionistes n’arrange pas l’affaire.
Une crise en cache une autre
Le manque de carburant est une raison pour laquelle ces dizaines de barques sont enchaînées dans les ports de la bande de Gaza.
Les occupants sionistes ont, en outre, rétrécie la superficie de la zone de pêche de 12 miles, consentis par l’accord d’Oslo, à 6 miles seulement.
Quelque 3700 pêcheurs palestiniens, qui nourrissent quelque 70 mille bouches, et quelque 700 barques palestiniennes souffrent de cette restriction.
Les poursuites sionistes
En tout cas, c’est un début de saison raté, se plaint de son côté Nezar Ayyach, parlant au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI). Toute la saison ne serait pas mieux.
La saison est même morte, à cause des agissements des occupants sionistes, à cause de leur feu tiré directement sur eux, à cause de la zone de pêche restreinte.
La sardine, la nourriture des pauvres
Pour son goût, pour sa disponibilité, pour son prix abordable, la sardine profite d’une bonne popularité, surtout chez les pauvres.
Mais ces jours-ci, les souks de la bande de Gaza sont vides : pas de sardine, sinon rarement.
A noter que malgré sa popularité, chaque personne dans la Bande n’en consomme que 3 kilos par an contre 22 kilos pour un Israélien et 17 pour un Egyptien.
Le problème est que la sardine nage à 6 miles de la plage, au moins. Les Palestiniens sont interdits d’aller la trouver. Ils ne peuvent pas la trouver ailleurs, déclare Adel Atta-Allah, directeur général du bureau de la pêche dans la bande de Gaza.
Appel de détresse
Les pêcheurs ne font que chercher les poissons dans leur mer à eux, les embarcations militaires de la marine sioniste les visent cependant avec leurs mitraillettes lourdes, avec leurs obus, avec leurs feux nourris, les menaçant, les blessant, les tuant et sabotant leurs équipements.
Le ministre de l’agriculture a récemment appelé, dans un communiqué, toutes les institutions des droits de l’homme, la Croix-Rouge en particulier, à intervenir pour sauver et protéger les pêcheurs palestiniens, à faire pression sur les occupants sionistes afin d’élargir la surface de pêche et de laisser les Palestiniens gagner leur vie.

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