Les pen sardines travaillent au large


« Notre priorité c’est la sécurité des salariés. Nous suivons les préconisations des autorités de santé depuis début mars. Pour faire respecter les mesures barrières, nous avons séparé les équipes en deux », détaille Philippe Cloarec, directeur industriel. « Nous avons réorganisé l’embauche en décalage, l’arrivée dans les vestiaires, le départ en salle de pause, tous les mouvements dans l’usine selon un circuit de circulation. » La capacité de toutes les salles a été divisée par deux. L’usine sardines fonctionne donc désormais en 2x8, au lieu d’une seule équipe habituellement l’hiver.

18 % des salariés absents

Jean-Christophe Onno, directeur des ressources humaines, précise qu’environ 18 % de l’effectif est absent (environ 130 salariés), contre 9 % en moyenne. « Nous avons des arrêts pour garde d’enfants, dans le cadre du dispositif prévu, un certain nombre d’arrêts de travail prescrits aux personnes qui présentent des affections longue durée, listées par le gouvernement, ainsi que les femmes enceintes ou encore des arrêts liés à des suspicions liés aux symptômes Covid ».Chancerelle a aussi recours à l’intérim. « Avec le mètre de distanciation, la difficulté est de former les gens. Nous privilégions ceux qui connaissent l’entreprise ». L’équipe des commerciaux est au chômage partiel. D’autres sont en télétravail.

Moins de production, plus d’expéditions

« Entre le moment où une boîte est fabriquée et le moment où elle est expédiée, il peut se passer six mois. Le stock est inhérent au métier de la conserve, dans le poisson mais aussi dans le légume », explique Jean Mauviel. Si la production a baissé de 30 % par rapport aux projections de l’avant-Covid, les expéditions, elles, ont bondi, 170 % en comparaison à un mois de mars « classique ». Des livraisons pour le moment assurées, en dépit de l’allongement significatif des délais. « Ce qui compte, c’est d’expédier les conserves vers les distributeurs », reprend Jean Mauviel. « La conserve est considérée comme un produit refuge. Tous les repas hors du domicile n’existent plus et la consommation des ménages s’y substitue. Et puis, la boîte est un coffre-fort en soi, puisque vous pouvez la nettoyer avant de l’ouvrir, pas besoin de température dirigée pour la conserver et les boîtes ont une durée de vie assez longue. Et à l’intérieur il y a un trésor, des Omega 3, des Oméga 6. »

Inquiétudes pour l’avenir ?

La problématique chez Chancerelle devrait se poser de manière plus aiguë à partir du mois de mai et juin puis cet été, dans un contexte incertain et un enjeu liés aux prochaines campagnes de pêche qui doivent débuter en mai, jusqu’à l’automne. « Dans deux mois, il faudra qu’on soit en mesure de reconstituer notre stock », résume Jean Mauviel.

© in ouest-france.fr 02/04/2020



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