La pêche à la sardine salée


Long de 18,50 m, d’une jauge brute de 53,35 tonneaux et doté d’un moteur Man de 150 CV, le malamok Alain Bihen  est destiné à la pêche au large, qu’il ne tarde pas à pratiquer, direction le Maroc pour la pêche à la « sardine salée ». Quelque peu méconnue, bien que commencée avant la guerre 1914-1918, cette activité permet aux marins douarnenistes de « descendre », à la morte-saison, dans les eaux marocaines, principalement du côté de Safi, pour y pêcher la sardine qu’ils salent à bord en barils et qu’ils ramènent en France, où elle est écoulée par les mareyeurs.
Les années fastes, jusqu’aux deux tiers de la flottille locale des malamoks pratiquent cette pêche, avant qu’elle ne tombe en désuétude au début des années 1950. C’est ainsi que fin novembre 1947, l’« Alain Bihen » rentre au port avec pas moins de 30 000 kg de sardines, vendues sur place au prix de 48,50 F le kilo.
Le temps passant, au terme de trois campagnes thonières durant l’été 1964, le malamok est désarmé définitivement, après avoir bourlingué 25 ans avec le même patron à la barre. Mais l’heure de la retraite n’a pas encore sonné, puisque le Comité local des pêches, à la recherche d’une unité ayant cessé toute activité et susceptible de rendre encore d’éminents services, s’en porte prestement acquéreur.
Rebaptisé pour la circonstance « Amplitude », à l’instar de celle des marées, le navire est mis, le 5 octobre 1964, à la disposition de l’École de Pêche de Douarnenez, qui devient, à cette occasion, la première du littoral français à posséder un navire-école !
Un certain nombre d’années plus tard, le vieux malamok ira rejoindre le cadre bucolique de Pors-an-eostig, sur la rive gauche du Port-Rhu, pour y goûter, enfin, au repos éternel.
  • Article rédigé par les bénévoles de bagoucozdz.fr, un site internet dédié la conservation du patrimoine maritime douarneniste, partenaire du Port-Musée. (in ©letelegramme 19 avril 2020)

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