Un cargo de sardines pour le Cameroun
Rien ne va plus dans le monde des sardines africaines. Au Cameroun les voila mêlées aux obscurs dessous de la lutte contre Boko Haram. Tentons de comprendre ce qui est en jeu à l'aide de ce petit article qui ne dit pas tout.
On y apprend que le ministre du commerce en personne collecte des boîtes de sardines au profit de l'armée nationale engagée dans la lutte contre Boko Haram ; que les collecteurs de dons sont mal vus des intermédiaires qui négocient les marchés officiels d'approvisionnement de l' armée; que ces mêmes collecteurs sont soupçonnés de couper l'herbe sous le pied aux éventuels détournements dont les intermédiaires pourraient se rendre coupables…
Faut-il en déduire qu'un plan sardines en oeuvre ?
Faut-il envoyer des sardines au Cameroun ? Lancer un mouvement international ? Affréter un cargo ?
Venir en aide aux sardines Blue Diamonds de la Queen Fish Company ? Soutenir Madame Celestine Ketcha Courtes, sa machiavélique directrice (que le président connaît bien, c'est une fille de sa belle-mère, et qui se trouve impliquée dans un autre inimaginable imbroglio sardinier qu'il serait trop long de résumer ici) ? Ou bien laisser parler les sardines ? Attention, il n'est nulle part fait mention de Queen Fish dans l'article ci-dessous…
Cameroun: Un ministre de la République spécialisé dans la collecte des sardines
Que ne ferait-on pas pour montrer à Paul BIYA qu’on travaille bien ?
Les ministres débordent d’activité ces derniers temps. Même si ces activités ne sont pas justement celles sur lesquelles on est en droit de les attendre. Le grand prétexte de ce non moins grand écart est l’affaire Boko Haram qu’on a autoproclamé priorité des priorités. Il n y a plus de discours viables si on n’a pas introduit cette affaire, même si pour cela on doit passer du coq à l’âne sans transition. Alors, les Ministres se démènent, se défoncent pour collecter la nourriture, de l’eau, du savon des couvertures au profit de nos forces de défense. En abandonnant même au passage leurs propres tâches. A l’exemple du boss du commerce qui s’est désormais spécialisé dans la collecte des sardines. Ce qui est loin d’être une mauvaise chose. Mais il y a quand même qu’un budget existe pour nourrir l’armée et même une loi qui organise cette activité de collecte des dons. Est-elle respectée ?
On peut en douter. C’est vrai aussi que ceux qui collectent les dons disent que leurs détracteurs voient cela d’un mauvais œil parce qu’ils leur coupent l’herbe des détournements sous les pieds. Car tout le monde veut gagner les marchés de livraison des denrées alimentaires, des médicaments ou des couvertures et tentes au profit de l’armée. Alors leur offrir gratis ces choses ne plaît pas forcément à ceux qui gèrent ces budgets. in 237online.com
Pas encore d'accord signé avec l'Espagne pour la sardine
L'accord sur l'anchois entre la France et l'Espagne est sauvé
L'accord de Bilbao, par lequel l'Espagne cède à la France une partie de son quota d'anchois, est reconduit pour un an.
La rétrocession de l'Espagne n'est toutefois plus de 10 % et 100 tonnes du Tac (total admissible de captures) mais de 5 %. Soit, pour les pêcheurs français, 1 250 tonnes espagnoles s'ajoutant aux 2 500 du quota français.
Adopté le 23 mars, par 11 voix pour et 2 contre, l'accord reprend le calendrier de pêche défini en 2009. Du 1er mars au 31 mai, seuls les bolincheurs ont le droit de pêcher l'anchois, ce qui concerne principalement, en cette saison, les navires du Pays Basque.
L'ouverture à toutes les flottilles et donc aux pélagiques (principalement basés à La Turballe ainsi qu'à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Saint-Jean-de-Luz), qui constituent le gros de la flottille française sur l'espèce, est reconduite au 1er juin. Les navires espagnols conservent aussi un accès au banc de la Coubre, au large de l'estuaire de la Gironde, pour pêcher la peïta (petit anchois servant d'appât vivant pour la pêche du thon à la canne).
Refus français pour la sardine
L'accord doit être formalisé, le 21 avril, à Bilbao. Il n'est reconduit que pour un an. Ce n'est pas une surprise. Le comité régional des pêches (CRPM) d'Aquitaine a finalement refusé aux Espagnols de pêcher la sardine dans les 12 milles aquitains, ce qui ne leur a pas plu. « Le refus français a, au final, donné aux Espagnols l'impression de se faire mener en bateau », grince Yves Foëzon, directeur adjoint de l'OP Pêcheurs de Bretagne.
Certains de ses adhérents auraient fait leur miel de quotas supplémentaires de maquereau proposés en contrepartie par les Espagnols. Echange finalement refusé par les responsables professionnels aquitains, peu inspirés par la dégradation du stock de sardines dans les eaux espagnoles et portugaises.
Yves Foëzon, qui, avec Serge Larzabal, vice-président de la CEPGG, a mené la négociation au nom du CNPM, ne plaide d'ailleurs pas pour le laisser-faire sur la pêcherie de sardine française. « Les Espagnols ont compris que dans le cadre de la renégociation de l'accord de Bilbao l'an prochain, nous demanderons un plan de gestion de la sardine. » La négociation de l'an prochain devra donc prendre en compte l'ensemble de ces paramètres. Loïc FABREGUES in Ouest-France - Dimanche 29 mars 2015
L'accord de Bilbao, par lequel l'Espagne cède à la France une partie de son quota d'anchois, est reconduit pour un an.
La rétrocession de l'Espagne n'est toutefois plus de 10 % et 100 tonnes du Tac (total admissible de captures) mais de 5 %. Soit, pour les pêcheurs français, 1 250 tonnes espagnoles s'ajoutant aux 2 500 du quota français.
Adopté le 23 mars, par 11 voix pour et 2 contre, l'accord reprend le calendrier de pêche défini en 2009. Du 1er mars au 31 mai, seuls les bolincheurs ont le droit de pêcher l'anchois, ce qui concerne principalement, en cette saison, les navires du Pays Basque.
L'ouverture à toutes les flottilles et donc aux pélagiques (principalement basés à La Turballe ainsi qu'à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Saint-Jean-de-Luz), qui constituent le gros de la flottille française sur l'espèce, est reconduite au 1er juin. Les navires espagnols conservent aussi un accès au banc de la Coubre, au large de l'estuaire de la Gironde, pour pêcher la peïta (petit anchois servant d'appât vivant pour la pêche du thon à la canne).
Refus français pour la sardine
L'accord doit être formalisé, le 21 avril, à Bilbao. Il n'est reconduit que pour un an. Ce n'est pas une surprise. Le comité régional des pêches (CRPM) d'Aquitaine a finalement refusé aux Espagnols de pêcher la sardine dans les 12 milles aquitains, ce qui ne leur a pas plu. « Le refus français a, au final, donné aux Espagnols l'impression de se faire mener en bateau », grince Yves Foëzon, directeur adjoint de l'OP Pêcheurs de Bretagne.
Certains de ses adhérents auraient fait leur miel de quotas supplémentaires de maquereau proposés en contrepartie par les Espagnols. Echange finalement refusé par les responsables professionnels aquitains, peu inspirés par la dégradation du stock de sardines dans les eaux espagnoles et portugaises.
Yves Foëzon, qui, avec Serge Larzabal, vice-président de la CEPGG, a mené la négociation au nom du CNPM, ne plaide d'ailleurs pas pour le laisser-faire sur la pêcherie de sardine française. « Les Espagnols ont compris que dans le cadre de la renégociation de l'accord de Bilbao l'an prochain, nous demanderons un plan de gestion de la sardine. » La négociation de l'an prochain devra donc prendre en compte l'ensemble de ces paramètres. Loïc FABREGUES in Ouest-France - Dimanche 29 mars 2015
Les sardines vues de Chine
Récemment dans Le Quotidien du Peuple (en français), des images impressionnantes des sardines d'Afrique du sud attaquées par de méchants requins, sous le titre : Les sardines des proies faciles
(Rédacteur:单薇、崔广琪)
(Rédacteur:单薇、崔广琪)
Enquête ouverte du côté d’Ifremer
©Midi Libre |
Alors que les pêcheurs sétois ne traquent quasiment plus une sardine devenue invendable en l’état, ils ne désespèrent pas, toutefois, de voir le poisson bleu retrouver sa taille et son taux de gras. Aussi gardent-ils un œil sur les recherches engagées autour de ce phénomène étrange par une équipe d’Ifremer Sète.
Une enquête menée par Claire Saraux, docteur en écologie, qui explore toutes les pistes pouvant mener à un diagnostic cohérent. Et qui aura, demain, la parole.
Jusqu'en 2009, trois cents tonnes de sardines étaient chaque mois débarquées à Sète. Puis la taille et le poids de ce poisson nourricier ont brutalement chuté dans le golfe. Retour sur une énigme.La côte en était remplie. À cette époque, on n'était pas encore chasseurs d'anchois (dont le succès viendra plus tard avec l'ouverture du marché espagnol, NDLR). Et je me souviens que la demande de sardines a véritablement explosé après l'arrivée des rapatriés d'Algérie, au milieu des années 1960. Des conserveries, il y en avait un peu partout..." Pour Pierre d'Acunto comme pour bien des pêcheurs sétois, le poisson bleu et la pourtant modeste sardine évoquent l'opulence.…
Patrice Castan in Midi Libre - 19 mars 2015
Interview de Claire Saraux
Le jour de la sardine
Sardines et anchois au resto pour "sauver les océans"
Une vingtaine de chefs parmi les plus en vue participeront à partir du 8 juin à une campagne "pour sauver les océans" en servant dans leurs restaurants anchois, sardines et maquereaux de plus en plus exploités par l'industrie alimentaire.Des cuisiniers connus comme l'Espagnol Ferrán Adrià, le Canadien Normand Laprise, l'Italien Massimo Bottura ou l'Allemand Joachim Wissler se sont retrouvés mardi à San Sebastian, haut lieu de la gastronomie au Pays basque espagnol, pour présenter la campagne "Save the Oceans and feed the world" de l'organisation Oceana. Cette ONG écologiste cherche à sauver les océans tout en encourageant la consommation durable du poisson, sans épuiser les espèces en voie d'extinction. Ils proposent de consommer plutôt des espèces comme les anchois, les sardines, les maquereaux, les harengs souvent pêchés non pour être directement consommés mais pour la fabrication de farine ou d'huile de poisson. "Nous pourrions alimenter des dizaines de millions de personnes rien qu'en mangeant directement les anchois et autres poissons de fourrage, au lieu de les utiliser à gaver les saumons d'élevage", a déclaré le directeur exécutif d'Oceana, Andy Sharpless.
Selon la FAO (Organisation mondiale de l'alimentation), les pêcheries destinées à fabriquer des sous-produits de poisson représentent 37% des captures mondiales. Le 8 juin, journée mondiale des Océans, ces chefs, dont beaucoup ont décroché des étoiles au Guide Michelin, proposeront des plats à base de ces petits poissons afin d'en encourager la consommation. Selon l'espagnol Pedro Subijana, trois étoiles Michelin, il y a des espèces que les gens ne cuisinent pas parce qu'ils ne savent pas comment: "Notre tâche c'est de leur apprendre". 7sur7.be
Cure d'amaigrissement pour les sardines
Mais pourquoi les sardines sont-elles atteintes de nanisme ?
En Méditerranée, comme en Bretagne, les petits pélagiques seraient victimes de la baisse de qualité et de quantité du plancton...
Mais que se passe-t-il avec les sardines?
Professionnels et scientifiques sont confrontés depuis plusieurs années à une baisse spectaculaire de la taille de ces petits pélagiques qui semblent atteints de nanisme. «Il y a un défaut dans la chaîne trophique, souligne Cécile Pagès, secrétaire Générale du CRPMEM (Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins) Languedoc-Roussillon. Le problème ne vient pas de la pêche, car leur nombre est toujours aussi important. Les sardines se nourriraient mal et seraient touchées dans leur métabolisme.»
Le plancton serait en cause.
Avec une baisse très nette de la biomasse des poissons bleus, les pêcheurs se retrouvent confrontés à l'absence de débouchés pour écouler ces prises plus petites. Un problème pour lequel les scientifiques peinent à trouver des explications. «La production a énormément diminué. Il y a beaucoup de poissons mais ils ne grandissent pas. (...) C’est un problème inhabituel pour la communauté scientifique», souligne Claire Saraux, responsable d’un programme de recherche à l’Ifremer de Sète.
Le projet Ecopelgol a permis de découvrir une croissance des sardines beaucoup plus faible que par le passé dans le Golfe du Lion. «Une des principales hypothèses est une baisse de la qualité et de la quantité du plancton disponible», évoque le rapport de France Filière Pêche. Pour le consommateur, les professionnels et la chaîne alimentaire, les conséquences sont inquiétantes...
Jerome Diesnis - Publié le 17.03.2015 in
En Méditerranée, comme en Bretagne, les petits pélagiques seraient victimes de la baisse de qualité et de quantité du plancton...
Des sardines pêchées dans le Golfe du Lion - Marcel Mochet afp.com | (Vue la taille des sardines, c'était il y a bien longtemps ! ) |
Professionnels et scientifiques sont confrontés depuis plusieurs années à une baisse spectaculaire de la taille de ces petits pélagiques qui semblent atteints de nanisme. «Il y a un défaut dans la chaîne trophique, souligne Cécile Pagès, secrétaire Générale du CRPMEM (Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins) Languedoc-Roussillon. Le problème ne vient pas de la pêche, car leur nombre est toujours aussi important. Les sardines se nourriraient mal et seraient touchées dans leur métabolisme.»
Le plancton serait en cause.
Avec une baisse très nette de la biomasse des poissons bleus, les pêcheurs se retrouvent confrontés à l'absence de débouchés pour écouler ces prises plus petites. Un problème pour lequel les scientifiques peinent à trouver des explications. «La production a énormément diminué. Il y a beaucoup de poissons mais ils ne grandissent pas. (...) C’est un problème inhabituel pour la communauté scientifique», souligne Claire Saraux, responsable d’un programme de recherche à l’Ifremer de Sète.
Le projet Ecopelgol a permis de découvrir une croissance des sardines beaucoup plus faible que par le passé dans le Golfe du Lion. «Une des principales hypothèses est une baisse de la qualité et de la quantité du plancton disponible», évoque le rapport de France Filière Pêche. Pour le consommateur, les professionnels et la chaîne alimentaire, les conséquences sont inquiétantes...
Jerome Diesnis - Publié le 17.03.2015 in
Appel au boycott de la sardine en Algérie
Flambée des prix: Appel au boycott de la sardine
La flambée des prix du poisson a fait réagir des associations de protection des consommateurs.
L’APOCE a lancé, à cet effet, une campagne de boycott de la sardine sur Facebook .
Dans un appel diffusé sur sa page facebook, l’APOCE rappelle que « nous payons le kilo de sardines à 500 Dinars, alors que nous disposons de 1200 kilomètres de côtes ».
Depuis plusieurs mois, le prix de la sardine n’est pas descendu sous la barre des 500 Dinars. Ce produit, qui était jadis à la portée de toutes les bourses, est devenu inaccessible aux citoyens modestes.
Ce n’est pas la première fois que cette association tire la sonnette d’alarme. Elle a déjà appelé au boycottage de certains autres produits. C’est le cas de la pomme de terre qui a atteint le niveau de 100 Dinars depuis plusieurs mois déjà.
Cette association a également organisé un jour sans marché pour protester contre la cherté des prix des produits de large consommation.
En plus des flyers, affiches et spots, l’APOCE utilise désormais Facebook pour toucher un maximum de consommateurs. (à voir ici)
I.Wakli at Algérie Focus
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De l'art et des sardines… en Algérie aussi
Sept jeunes artistes algériens exposent leurs œuvres, jusqu’au 19 mars prochain, à la villa Abdellatif à Alger. Ils sont pour la plupart encore étudiants au niveau de l’Ecole Supérieure des Beaux d’Art d’Alger. Ils ont rapport viscéral et assez particulier avec les arts plastiques. Ils nous donnent un large aperçu de leur talent en découvrant leurs œuvres dans ce lieu majestueux et enchanteur qu’est la villa Abdellatif, mitoyenne au Musée National des Beaux Arts d’Alger.
A la fois plasticienne et vidéaste, Souad Douibi livre des sardines à volonté. Qu’elles soient dotées de brosses en guise de nageoires ou encore mises à l’intérieur de profonds sachets noirs, ces sardines scintillent de par leurs écailles. Elle explique que son histoire avec les sardines a commencé durant l’été 2014. Elle avait besoin de se cacher derrière le pseudonyme « Sardines Yet ». Cette approche artistique et sociale de la sardine représente l’homme. « Les sardines, c’est nous. On a eu l’habitude en Algérie d’appeler un groupe de personnes dans un lieu public, des sardines. C’est quoi le but de notre existence si ne nous sommes pas bien dans notre peau humaine ? des questionnements dont les réponses ne sont pas importantes car le but de ce travail est de rendre l’art et la culture de la sardine accessible au public » explique-t-elle. (in El Watan, Nacima Chabani, le 15-03-2015)
Démarche bizarroïde qui inscrit l'insolite dans ce qu'il y a de plus grave et urgent à sauver dans ce monde honni.. Celui d'êtres humains qu'on a omis et nié l'existence.
Un drôle de rapport ainsi Homme/poupée. L'initiatrice de l'évènement Un samedi en couleurs et le groupe Belaridj El Haik, Souad Douibi, nous revient quant à elle avec une démarche artistique pas très convaincante mais néanmoins atypique. Souad Douibi raconte son attachement à la sardine, mot qu'on attribue en général sur un plan sociétal pour désigner un groupe d'individus regroupés comme des sardines. Son travail consistant à composer des sardines à base de papier mâché, coloré, photographié et accompagné de brosse.
Quel rapport entre le collectif de ces personnes dans un lieu public et les sardines? Peut-être l'idée de se frotter à autrui dans un milieu exigu ou encore cet attroupement non pas de moutons mais d'êtres humains qui se collent l'un à l'autre, dans le but de leur ressembler. (in L’expression, O. Hind)
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La crise pour les sardines algériennes
La sardine vendue à 600 DA le Kilo
Les intempéries que connait le pays depuis plusieurs semaines ont accentué le déséquilibre entre l’offre et la demande. La flambée des prix n’épargne plus aucun produit alimentaire.
Ainsi, la sardine est devenue un produit de luxe après avoir été pour très longtemps le plat du pauvre. Son prix a dépassé ces jours-ci la barre des 600 DA le kilo au marché aux poissons de la cité Tandja de Sétif.
Cette flambée serait liée à la baisse des quantités de sardines pêchées. Selon des associations de protection des consommateurs, la hausse des prix de la sardine a commencé, il y a déjà 3 années. « Il n’y a pas seulement la règle de l’offre et la demande qui fixe les prix, d’autres paramètres contribuent à la flambée des prix », ont-t-ils affirmé.
SETIF.INFO samedi 14 mars 2015, par Boutebna N.
Les intempéries que connait le pays depuis plusieurs semaines ont accentué le déséquilibre entre l’offre et la demande. La flambée des prix n’épargne plus aucun produit alimentaire.
Ainsi, la sardine est devenue un produit de luxe après avoir été pour très longtemps le plat du pauvre. Son prix a dépassé ces jours-ci la barre des 600 DA le kilo au marché aux poissons de la cité Tandja de Sétif.
Cette flambée serait liée à la baisse des quantités de sardines pêchées. Selon des associations de protection des consommateurs, la hausse des prix de la sardine a commencé, il y a déjà 3 années. « Il n’y a pas seulement la règle de l’offre et la demande qui fixe les prix, d’autres paramètres contribuent à la flambée des prix », ont-t-ils affirmé.
SETIF.INFO samedi 14 mars 2015, par Boutebna N.
Connétable déménage
Conserverie. Chez Chancerelle, ça déménage !
Marie-France Le Moan fait partie de ces générations d'ouvrières douarnenistes qui ont fait la réputation des sardines en boîte de la cité Penn sardin.
Fondée il y a 162 ans à Douarnenez, la maison Chancerelle est la plus ancienne conserverie de sardines encore en activité au monde. Elle était la dernière des usines de poisson encore en activité sur le port. Mais, hier, une page de son histoire s'est tournée...
En 1905, on les appelait les « Fritures ». Elles étaient une vingtaine le long des quais. En 1956, on en comptait plus que seize. Puis dix en 1961.
Une mutation préparée de longue date
Aujourd'hui, elles ne sont plus que deux à mettre du poisson en boîte dans la cité Penn Sardin : Paulet-Petit Navire, installée zone industrielle de Pouldavid et Wenceslas Chancerelle, qui vient de quitter les 3.800 m² au sol de son berceau du port de pêche pour rejoindre la zone industrielle de Lannugat. Dans son habit rouge et or reconnaissable, c'est à 18 h 30, vendredi, qu'a été sertie, dans l'usine du port, la toute dernière boite de sardines à l'huile « Connétable », marque phare de la conserverie. Annoncé il y a deux ans et préparé depuis presque dix ans, l'abandon définitif de ce site historique est effectif depuis hier. Entre 1996 et 2003, les activités de la conserverie ont peu à peu migré dans la zone de Lannugat, sur 9.500 m² (conditionnement, stockage, expédition, bureaux, chambre froide...). Sa voisine n'est autre que la Cobreco, leader sur le marché français de la conserve de Saint-Jacques et de thon. Fusion de deux autres célèbres conserveries du port de Douarnenez - Jacq et Gourlaouen -, la Cobreco s'est établie à Lannugat en 1986. En 2013, Chancerelle a racheté la Cobreco. Avec la fermeture de cette dernière usine du port, c'est une page de l'histoire de Douarnenez qui se tourne. Même si une partie des approvisionnements en sardines, maquereaux et thon continue de se faire via le port du Rosmeur, il n'y a plus de nécessité à être près des quais.
Produire plus en préservant la qualité
Guerre des prix, approvisionnements de plus en plus difficiles, consommateurs exigeants... « Pour relever le défi d'une concurrence devenue mondiale, tout en répondant aux nouvelles normes européennes, nous devions nous agrandir. Il nous fallait produire plus en préservant ce qui fait notre force, la qualité, le savoir-faire haut de gamme. Pour cela, il fallait quitter le centre-ville, où nous n'avions pas de possibilité d'extension », rappelle Jean-François Hug, P-DG de Chancerelle, indiquant que le chiffre d'affaires prévisionnel pour 2015 s'établit à 180 M€. « Deux fois plus qu'en 2009 et sept fois plus qu'en 1996 ».
Pincement au coeur
Sur les 500 employés que compte l'entreprise, quelque 300 ouvrières se sont retrouvées une dernière fois dans leur usine, samedi soir, autour d'un repas. « Vous avez le coeur serré, vous êtes attachées à ce site, vous y avez beaucoup de souvenirs », a souligné Jean-François Hug, tenant à rendre hommage à ces générations de femmes entrées jeunes dans l'usine et ressorties grands-mères, gardiennes de ce savoir-faire « à l'ancienne » qui fait la réputation de la maison. Comme Marie-France Le Moan, entrée chez Chancerelle il y a quarante ans, après avoir fait son apprentissage chez Audren, une usine sur le Port-Rhu, transformée aujourd'hui en appartements près de la MJC. « J'ai commencé par être femme de table, puis je suis devenue sertisseuse, puis contrôleuse. J'aime tout dans mon métier ! assure-t-elle. Surtout le travail d'équipe. Les anciennes apprennent aux nouvelles... J'ai un pincement au coeur de partir d'ici. Mais j'ai confiance dans la famille Chancerelle... ». « Nous
conservons nos procédés de fabrication à l'identique, vos conditions de travail seront plus agréables et il n'y aura pas d'économies d'effectifs », a promis le patron.
in Le Télégramme, 3 mars 2015 à 08h09 / Marie-Line Quéau /
Marie-France Le Moan fait partie de ces générations d'ouvrières douarnenistes qui ont fait la réputation des sardines en boîte de la cité Penn sardin.
Fondée il y a 162 ans à Douarnenez, la maison Chancerelle est la plus ancienne conserverie de sardines encore en activité au monde. Elle était la dernière des usines de poisson encore en activité sur le port. Mais, hier, une page de son histoire s'est tournée...
En 1905, on les appelait les « Fritures ». Elles étaient une vingtaine le long des quais. En 1956, on en comptait plus que seize. Puis dix en 1961.
Une mutation préparée de longue date
Aujourd'hui, elles ne sont plus que deux à mettre du poisson en boîte dans la cité Penn Sardin : Paulet-Petit Navire, installée zone industrielle de Pouldavid et Wenceslas Chancerelle, qui vient de quitter les 3.800 m² au sol de son berceau du port de pêche pour rejoindre la zone industrielle de Lannugat. Dans son habit rouge et or reconnaissable, c'est à 18 h 30, vendredi, qu'a été sertie, dans l'usine du port, la toute dernière boite de sardines à l'huile « Connétable », marque phare de la conserverie. Annoncé il y a deux ans et préparé depuis presque dix ans, l'abandon définitif de ce site historique est effectif depuis hier. Entre 1996 et 2003, les activités de la conserverie ont peu à peu migré dans la zone de Lannugat, sur 9.500 m² (conditionnement, stockage, expédition, bureaux, chambre froide...). Sa voisine n'est autre que la Cobreco, leader sur le marché français de la conserve de Saint-Jacques et de thon. Fusion de deux autres célèbres conserveries du port de Douarnenez - Jacq et Gourlaouen -, la Cobreco s'est établie à Lannugat en 1986. En 2013, Chancerelle a racheté la Cobreco. Avec la fermeture de cette dernière usine du port, c'est une page de l'histoire de Douarnenez qui se tourne. Même si une partie des approvisionnements en sardines, maquereaux et thon continue de se faire via le port du Rosmeur, il n'y a plus de nécessité à être près des quais.
Produire plus en préservant la qualité
Guerre des prix, approvisionnements de plus en plus difficiles, consommateurs exigeants... « Pour relever le défi d'une concurrence devenue mondiale, tout en répondant aux nouvelles normes européennes, nous devions nous agrandir. Il nous fallait produire plus en préservant ce qui fait notre force, la qualité, le savoir-faire haut de gamme. Pour cela, il fallait quitter le centre-ville, où nous n'avions pas de possibilité d'extension », rappelle Jean-François Hug, P-DG de Chancerelle, indiquant que le chiffre d'affaires prévisionnel pour 2015 s'établit à 180 M€. « Deux fois plus qu'en 2009 et sept fois plus qu'en 1996 ».
Pincement au coeur
Sur les 500 employés que compte l'entreprise, quelque 300 ouvrières se sont retrouvées une dernière fois dans leur usine, samedi soir, autour d'un repas. « Vous avez le coeur serré, vous êtes attachées à ce site, vous y avez beaucoup de souvenirs », a souligné Jean-François Hug, tenant à rendre hommage à ces générations de femmes entrées jeunes dans l'usine et ressorties grands-mères, gardiennes de ce savoir-faire « à l'ancienne » qui fait la réputation de la maison. Comme Marie-France Le Moan, entrée chez Chancerelle il y a quarante ans, après avoir fait son apprentissage chez Audren, une usine sur le Port-Rhu, transformée aujourd'hui en appartements près de la MJC. « J'ai commencé par être femme de table, puis je suis devenue sertisseuse, puis contrôleuse. J'aime tout dans mon métier ! assure-t-elle. Surtout le travail d'équipe. Les anciennes apprennent aux nouvelles... J'ai un pincement au coeur de partir d'ici. Mais j'ai confiance dans la famille Chancerelle... ». « Nous
conservons nos procédés de fabrication à l'identique, vos conditions de travail seront plus agréables et il n'y aura pas d'économies d'effectifs », a promis le patron.
in Le Télégramme, 3 mars 2015 à 08h09 / Marie-Line Quéau /
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sardines
Paul Larzul : la bio de Capitaine Cook
Paul Larzul, ex patron de Capitaine Cook, raconte son épopée
Son père Paul Larzul a acheté la conserverie de Clohars-Carnoët (Finistère), lui a poursuivi son développement, avant de la vendre. Tous deux ont reçu le même prénom. À 82 ans, le fils accepte de se raconter.
Sur les murs, des tableaux récitent la mer et les bateaux. Des bécasses empaillées pendent, pattes fines et liées. Sur une photo, Gérard d'Aboville, pionnier de la navigation à la rame en 1980, prend la pose. Une image en noir et blanc. Un sourire accompagné d'une signature : « A Paul Larzul, l'artisan de la victoire. » Le compagnon de l'explorateur, ancien mécène, assorti la déco de quelques mots : « Ah ça, j'en suis fier. J'étais son sponsor, à l'époque. »
Dans ce bureau donnant sur le rivage Atlantique, le retraité « passe des heures, à regarder le paysage ». Domicilié sur la commune voisine, Paul Larzul vient deux fois par jour, dans cette habitation familiale de Clohars-Carnoët (Finistère). « Regardez ces photos, on dirait les Antilles, non ? » D'une solide armoire, il sort un album plein de couchers de l'astre, stoppé par un Minolta dans sa course vers l'horizon.
Construite en pierre de taille, sa maison raconte un pan de l'histoire locale. Elle colle aux flancs de l'ancienne conserverie, dont la longue façade blanche se remarque à Doëlan rive gauche. Et qui devrait être remplacée par un futur pôle « mer et tourisme ». Depuis le démarrage des travaux de démolition de l'usine, au début du mois, le sort de l'habitation est en suspens. « Le maire (socialiste Jacques Juloux, NDLR.) est venu me voir, pour me dire qu'elle ne serait pas expropriée. » C'est ici que les trois filles de Paul ont grandi. « Je me battrai comme un chiffonnier », prévient cet ancien timide devenu bavard.
« Une conséquence de mon père »
Quant à la disparition de l'ancienne bâtisse employant « environ soixante-dix femmes de Clohars, Moëlan et Guidel, et sept hommes : chauffeur, autoclaviste, manutentionnaire », dans les années 1970, l'ancien patron affiche un discours fataliste : « On s'y fait. On ne pouvait pas laisser les bâtiments dans cet état. » Un ancien cadre resté ami partage le point de vue : « C'est une ruine. Il faut tourner la page. »
Dans la famille Larzul, le premier à mettre les produits de la mer en boîte fut son grand-père, Noël. Son père et son oncle se sont associés à Plozévet, au seuil des années 1930, « puis mon père a eu l'opportunité de racheter l'usine de Doëlan, en 1946 ». Elle s'appelait la Société industrielle du poisson (Sip). « C'était un ramassis de bâtiments, sans queue ni tête », raconte celui qui n'avait que 17 ans.
Moëlan, Scaër, Étel, l'Oise et l'Hérault... Le développement dépasse les frontières du département. La SARL La Doëlanaise devient Capitaine-Cook et Paul, passé à la tête des usines, fait fructifier la marque. Il vendra la conserverie de Doëlan (thon et plats cuisinés), en 1988 : « On sentait bien qu'on allait se faire mitrailler par la grande distribution. Et j'allais avoir 60 ans... » Le groupe Intermarché, nouveau propriétaire, quittera les rivages et la cale qu'avait en partie financée son père. L'usine est aujourd'hui installée à l'entrée de la commune.
Paul s'épanche peu sur cette vie d'entrepreneur : « Je ne suis qu'une conséquence de mon père », estime-t-il. Plus tard, se laissant photographier, il lâche : « Ce n'est pas impunément qu'on travaille, pendant des décennies. J'estime avoir été payé en retour. » Aujourd'hui, l'homme continue à regarder la mer. Armand Pézennec, son ancien directeur technique, a gardé contact : « C'est quand même plutôt un terrien. Il aime le golf et la chasse. La bécasse, c'est son sport favori. »
Angélique CLERET Ouest-France - Jeudi 23 février 2012
Son père Paul Larzul a acheté la conserverie de Clohars-Carnoët (Finistère), lui a poursuivi son développement, avant de la vendre. Tous deux ont reçu le même prénom. À 82 ans, le fils accepte de se raconter.
Sur les murs, des tableaux récitent la mer et les bateaux. Des bécasses empaillées pendent, pattes fines et liées. Sur une photo, Gérard d'Aboville, pionnier de la navigation à la rame en 1980, prend la pose. Une image en noir et blanc. Un sourire accompagné d'une signature : « A Paul Larzul, l'artisan de la victoire. » Le compagnon de l'explorateur, ancien mécène, assorti la déco de quelques mots : « Ah ça, j'en suis fier. J'étais son sponsor, à l'époque. »
Dans ce bureau donnant sur le rivage Atlantique, le retraité « passe des heures, à regarder le paysage ». Domicilié sur la commune voisine, Paul Larzul vient deux fois par jour, dans cette habitation familiale de Clohars-Carnoët (Finistère). « Regardez ces photos, on dirait les Antilles, non ? » D'une solide armoire, il sort un album plein de couchers de l'astre, stoppé par un Minolta dans sa course vers l'horizon.
Construite en pierre de taille, sa maison raconte un pan de l'histoire locale. Elle colle aux flancs de l'ancienne conserverie, dont la longue façade blanche se remarque à Doëlan rive gauche. Et qui devrait être remplacée par un futur pôle « mer et tourisme ». Depuis le démarrage des travaux de démolition de l'usine, au début du mois, le sort de l'habitation est en suspens. « Le maire (socialiste Jacques Juloux, NDLR.) est venu me voir, pour me dire qu'elle ne serait pas expropriée. » C'est ici que les trois filles de Paul ont grandi. « Je me battrai comme un chiffonnier », prévient cet ancien timide devenu bavard.
« Une conséquence de mon père »
Quant à la disparition de l'ancienne bâtisse employant « environ soixante-dix femmes de Clohars, Moëlan et Guidel, et sept hommes : chauffeur, autoclaviste, manutentionnaire », dans les années 1970, l'ancien patron affiche un discours fataliste : « On s'y fait. On ne pouvait pas laisser les bâtiments dans cet état. » Un ancien cadre resté ami partage le point de vue : « C'est une ruine. Il faut tourner la page. »
Dans la famille Larzul, le premier à mettre les produits de la mer en boîte fut son grand-père, Noël. Son père et son oncle se sont associés à Plozévet, au seuil des années 1930, « puis mon père a eu l'opportunité de racheter l'usine de Doëlan, en 1946 ». Elle s'appelait la Société industrielle du poisson (Sip). « C'était un ramassis de bâtiments, sans queue ni tête », raconte celui qui n'avait que 17 ans.
Moëlan, Scaër, Étel, l'Oise et l'Hérault... Le développement dépasse les frontières du département. La SARL La Doëlanaise devient Capitaine-Cook et Paul, passé à la tête des usines, fait fructifier la marque. Il vendra la conserverie de Doëlan (thon et plats cuisinés), en 1988 : « On sentait bien qu'on allait se faire mitrailler par la grande distribution. Et j'allais avoir 60 ans... » Le groupe Intermarché, nouveau propriétaire, quittera les rivages et la cale qu'avait en partie financée son père. L'usine est aujourd'hui installée à l'entrée de la commune.
Paul s'épanche peu sur cette vie d'entrepreneur : « Je ne suis qu'une conséquence de mon père », estime-t-il. Plus tard, se laissant photographier, il lâche : « Ce n'est pas impunément qu'on travaille, pendant des décennies. J'estime avoir été payé en retour. » Aujourd'hui, l'homme continue à regarder la mer. Armand Pézennec, son ancien directeur technique, a gardé contact : « C'est quand même plutôt un terrien. Il aime le golf et la chasse. La bécasse, c'est son sport favori. »
Angélique CLERET Ouest-France - Jeudi 23 février 2012
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Disparition de Paul Larzul
OUEST-FRANCE
Vendredi 27 février 2015
Paul Larzul, fondateur de Capitaine Cook, est décédé
L'ancien patron de la conserverie vient de mourir à 85 ans. Un homme qui a marqué la vie économique du petit port de Clohars-Cranoët dans le Morbihan, et au-delà, pendant de longues années. de la sardinerie à Intermarché.
Paul Larzul, figure emblématique de Doëlan, vient de décéder à l'âge de 85 ans. Ses obsèques se déroulent dans l'intimité familiale, ce vendredi après-midi, à l'église de Clohars-Carnoët.
Né en 1929, pendant la première crise financière internationale, Paul Larzul fils porte le même nom que son père. Après ses études, il rejoint l'entreprise familiale. Depuis des générations, la famille Larzul travaille dans la conserve. À ses débuts, le grand-père, Noël Larzul, conditionnait des sardines, des cuisses de grenouilles et des escargots dans le pays bigouden.
Une sardinerie
Paul Larzul père rachète à Doëlan en 1946, l'usine qui deviendra La Doëlanaise puis Capitaine Cook. Ce sont les anciens établissements René Bézier, une sardinerie rachetée pendant la Première Guerre Mondiale par une entreprise de Boulogne-sur-Mer qui y a développé la Société industrielle du poisson. Paul Larzul père rachète cette conserverie de poissons.
« C'était un ramassis de bâtiments, sans queue ni tête », comme aimait le rappeler Paul Larzul fils. Il évoquait ses souvenirs : « Le fer-blanc et les matières premières comme l'huile et le sucre, manquaient. Les entreprises avaient des bons de rationnement comme tout le monde. »
Une centaine de femmes
Jusqu'en 1950, les établissements Larzul traitent aussi des petits pois et des haricots. Le conditionnement du poisson est alors un travail saisonnier : sardine et thon blanc de juin à novembre, maquereau de février à mai. « Plus appliquées et consciencieuses », une centaine de femmes s'occupent de la découpe et du remplissage des boîtes.
La famille reprend d'autres petites conserveries à Scaër, Agde et Étel. Elle crée la Doëlanaise avec pour emblème une ancienne reine de Clohars-Carnoët, qui porte la coiffe locale. En 1962, Paul Larzul fils succède à la tête de l'empire Larzul. Il rachète la marque Capitaine Cook pour remplacer La Doëlanaise. C'est la grande époque de la pêche à la sardine, dont deux années records en 1956 et 1962.
Paul Larzul, père et fils n'ont de cesse de faire évoluer le petit port et sa pêche, jusqu'à l'investissement complet dans la construction de la cale, au pied de la conserverie. En 1984, il bâtit une usine dernier cri à Plozévet. Un des derniers sardiniers, le Cavalier des Vagues a cessé toute activité en 1976.
Rachat par Intermarché
Après la vente des entreprises de Scaër, Agde et Étel dans les années 1985, c'est au tour de la conserverie de Doëlan (thon et plats cuisinés), en 1988 : « On sentait bien qu'on allait se faire mitrailler par la grande distribution. Et j'allais avoir 60 ans », rappelait encore Paul Larzul fils, en février 2012. Le groupe Intermarché devient le nouveau propriétaire du site de Clohars et de Plozévet en 1988. En 1996, il quitte les rivages et la cale pour la zone de Keranna, à l'entrée de la commune.
L'usinier abandonne peu à peu les conserves pour les produits frais de type surimi ou encore de nouveaux produits comme les sardines à l'andouille ou à la sauce poivron. Du haut de gamme exporté jusqu'au Japon. Quant à l'ancienne conserverie, une friche de 8 500 m2 face à la mer, son avenir reste toujours en suspens.
Les réactions
Gérard d'Aboville, navigateur et homme politique :
« Paul Larzul est un homme qui m'a fait confiance à une époque où ce n'était pas très évident. En 1980, il a pris un risque certain en me sponsorisant. La traversée de l'Atlantique à la rame paraissait folle. Paul est venu sur mon bateau fabriqué avec des moyens artisanaux.
Je me souviens que pour l'époque, c'était un gros budget. Certes, il n'aurait plus rien à voir avec les sommes engagées aujourd'hui dans le sponsoring de la voile, mais c'était 100 % de son budget publicité de l'époque. Je garde le souvenir d'un homme chaleureux. C'était un chef d'entreprise un peu aventurier, qui avait du nez. »
Jacques Juloux, maire de Clohars-Carnoët : « J'ai rencontré Paul Larzul dans le cadre de mon mandat et nous nous sommes vus plusieurs fois en dehors du dossier de l'usine. C'était un épicurien, gourmand de la vie, jovial et accueillant. Quelqu'un de très direct aussi. »
Marcel Raoult, ancien maire :
« La conserverie de Doëlan employait plus de 80 personnes. Paul Larzul, père et fils, ont participé énormément à la vie cloharsienne. Ils ont tellement fait pour le port de Doëlan, avec notamment le financement de la cale Larzul et l'emploi que Clohars devrait nommer une de ses rues Paul Larzul, père et fils.
Daniel Picol, auteur de Conserveries et vie maritime : « J'ai réalisé un DVD sur lui. C'était un génie dans son genre. Il a fait redémarrer la marque Capitaine Cook. C'était un bon copain, affable, avec beaucoup d'humour. Un sacré bonhomme.
Il aurait aimé qu'un projet se fasse avec Annabelle Buffet qui souhaitait donner 400 tableaux de Bernard Buffet à la Bretagne, dont certains auraient pu être exposés ici, dans la conserverie. Ça ne s'est pas fait, au grand regret de Paul. »
Paulette, employée administrative à la retraite : « Lorsque j'avais écrit au directeur pour me faire embaucher à la conserverie en 1974, il était venu me chercher lui-même sur la côte ! C'était un patron comme on n'en voit plus aujourd'hui, très proche de ses employés, il connaissait tous les prénoms du personnel. C'était quelqu'un d'humain, très cultivé et polyglotte. »
Béatrice GRIESINGE
Vendredi 27 février 2015
Paul Larzul, fondateur de Capitaine Cook, est décédé
L'ancien patron de la conserverie vient de mourir à 85 ans. Un homme qui a marqué la vie économique du petit port de Clohars-Cranoët dans le Morbihan, et au-delà, pendant de longues années. de la sardinerie à Intermarché.
Paul Larzul, figure emblématique de Doëlan, vient de décéder à l'âge de 85 ans. Ses obsèques se déroulent dans l'intimité familiale, ce vendredi après-midi, à l'église de Clohars-Carnoët.
Né en 1929, pendant la première crise financière internationale, Paul Larzul fils porte le même nom que son père. Après ses études, il rejoint l'entreprise familiale. Depuis des générations, la famille Larzul travaille dans la conserve. À ses débuts, le grand-père, Noël Larzul, conditionnait des sardines, des cuisses de grenouilles et des escargots dans le pays bigouden.
Une sardinerie
Paul Larzul père rachète à Doëlan en 1946, l'usine qui deviendra La Doëlanaise puis Capitaine Cook. Ce sont les anciens établissements René Bézier, une sardinerie rachetée pendant la Première Guerre Mondiale par une entreprise de Boulogne-sur-Mer qui y a développé la Société industrielle du poisson. Paul Larzul père rachète cette conserverie de poissons.
« C'était un ramassis de bâtiments, sans queue ni tête », comme aimait le rappeler Paul Larzul fils. Il évoquait ses souvenirs : « Le fer-blanc et les matières premières comme l'huile et le sucre, manquaient. Les entreprises avaient des bons de rationnement comme tout le monde. »
Une centaine de femmes
Jusqu'en 1950, les établissements Larzul traitent aussi des petits pois et des haricots. Le conditionnement du poisson est alors un travail saisonnier : sardine et thon blanc de juin à novembre, maquereau de février à mai. « Plus appliquées et consciencieuses », une centaine de femmes s'occupent de la découpe et du remplissage des boîtes.
La famille reprend d'autres petites conserveries à Scaër, Agde et Étel. Elle crée la Doëlanaise avec pour emblème une ancienne reine de Clohars-Carnoët, qui porte la coiffe locale. En 1962, Paul Larzul fils succède à la tête de l'empire Larzul. Il rachète la marque Capitaine Cook pour remplacer La Doëlanaise. C'est la grande époque de la pêche à la sardine, dont deux années records en 1956 et 1962.
Paul Larzul, père et fils n'ont de cesse de faire évoluer le petit port et sa pêche, jusqu'à l'investissement complet dans la construction de la cale, au pied de la conserverie. En 1984, il bâtit une usine dernier cri à Plozévet. Un des derniers sardiniers, le Cavalier des Vagues a cessé toute activité en 1976.
Rachat par Intermarché
Après la vente des entreprises de Scaër, Agde et Étel dans les années 1985, c'est au tour de la conserverie de Doëlan (thon et plats cuisinés), en 1988 : « On sentait bien qu'on allait se faire mitrailler par la grande distribution. Et j'allais avoir 60 ans », rappelait encore Paul Larzul fils, en février 2012. Le groupe Intermarché devient le nouveau propriétaire du site de Clohars et de Plozévet en 1988. En 1996, il quitte les rivages et la cale pour la zone de Keranna, à l'entrée de la commune.
L'usinier abandonne peu à peu les conserves pour les produits frais de type surimi ou encore de nouveaux produits comme les sardines à l'andouille ou à la sauce poivron. Du haut de gamme exporté jusqu'au Japon. Quant à l'ancienne conserverie, une friche de 8 500 m2 face à la mer, son avenir reste toujours en suspens.
Les réactions
Gérard d'Aboville, navigateur et homme politique :
« Paul Larzul est un homme qui m'a fait confiance à une époque où ce n'était pas très évident. En 1980, il a pris un risque certain en me sponsorisant. La traversée de l'Atlantique à la rame paraissait folle. Paul est venu sur mon bateau fabriqué avec des moyens artisanaux.
Je me souviens que pour l'époque, c'était un gros budget. Certes, il n'aurait plus rien à voir avec les sommes engagées aujourd'hui dans le sponsoring de la voile, mais c'était 100 % de son budget publicité de l'époque. Je garde le souvenir d'un homme chaleureux. C'était un chef d'entreprise un peu aventurier, qui avait du nez. »
Jacques Juloux, maire de Clohars-Carnoët : « J'ai rencontré Paul Larzul dans le cadre de mon mandat et nous nous sommes vus plusieurs fois en dehors du dossier de l'usine. C'était un épicurien, gourmand de la vie, jovial et accueillant. Quelqu'un de très direct aussi. »
Marcel Raoult, ancien maire :
« La conserverie de Doëlan employait plus de 80 personnes. Paul Larzul, père et fils, ont participé énormément à la vie cloharsienne. Ils ont tellement fait pour le port de Doëlan, avec notamment le financement de la cale Larzul et l'emploi que Clohars devrait nommer une de ses rues Paul Larzul, père et fils.
Daniel Picol, auteur de Conserveries et vie maritime : « J'ai réalisé un DVD sur lui. C'était un génie dans son genre. Il a fait redémarrer la marque Capitaine Cook. C'était un bon copain, affable, avec beaucoup d'humour. Un sacré bonhomme.
Il aurait aimé qu'un projet se fasse avec Annabelle Buffet qui souhaitait donner 400 tableaux de Bernard Buffet à la Bretagne, dont certains auraient pu être exposés ici, dans la conserverie. Ça ne s'est pas fait, au grand regret de Paul. »
Paulette, employée administrative à la retraite : « Lorsque j'avais écrit au directeur pour me faire embaucher à la conserverie en 1974, il était venu me chercher lui-même sur la côte ! C'était un patron comme on n'en voit plus aujourd'hui, très proche de ses employés, il connaissait tous les prénoms du personnel. C'était quelqu'un d'humain, très cultivé et polyglotte. »
Béatrice GRIESINGE
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