Du papier toilette, des pâtes et… des boîtes de sardines : les crises suscitent des réflexes irrationnels qui renvoient à l’histoire collective. Le travail d’Alain Le Doaré sur la conserverie Chancerelle de Douarnenez (29) montre comment le petit poisson à l’huile a imprégné nos mémoires. Alain Le Doaré est historien. Il dit vivre « chichement ». Le docteur en histoire ne fait pourtant pas de concession dans son travail. Ce printemps, il sort un ouvrage somptueux sur l’histoire des conserveries douarnenistes, avec comme fil rouge la famille Chancerelle. Alain Le Doaré, fils d’un marin-pêcheur et d’une ouvrière d’usine, habite la rue Nicolas-Appert (l’inventeur de la conserve) et est viscéralement penn sardin, « mais sans nostalgie ».
Les charlottes ont remplacé les coiffes
Après sa thèse de doctorat sur les prêtres marins entre 1850 et 1950, le Douarneniste a travaillé au Port-Musée de la ville. « Ma première exposition était consacrée à l’art de fixer les saisons, c’est-à-dire la manière de faire passer le temps à un petit pois ou une sardine en boîte ». Le chercheur se penchera ensuite sur les conserveries locales. « Nous sommes là dans une activité intemporelle. La sardine a été le premier poisson mis en boîte industriellement, malgré sa fragilité et donc la nécessité de le travailler tout de suite. La manière de faire est restée la même. Un tour de main pour l’étêtage, puis la cuisson, l’emboîtage, l’huilage. Il y a juste les coiffes qui ont été remplacées par des charlottes ». …/… in Le TelegrammeUn bel ouvrage à découvrir chez l'auteur
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