Le délicieux ‘‘Hout Bladi’’ est de
plus en plus cher, voire souvent inaccessible. Encore plus en ce mois
sacré de Ramadan, où les prix du poisson ont atteint des seuils
intolérables. Ainsi, les sardines sont au prix de 30 Dhs. La sole et le
merlan sont proposés à partir de 120 Dhs. Les crevettes sont à partir de
150 Dhs. Idem pour les autres produits de mer tels que le calamar, la
dorade…
En ce début de semaine, à Casablanca,
les vendeurs de poisson en détail ont observé un sit-in devant le marché
de gros, pour exprimer leur colère et leur grande déception quant aux
prix de vente du poisson. Des prix qu’ils qualifient de trop chers et de
scandaleux. Ils pointent du doigt les intermédiaires et autres
spéculateurs, à cause de qui le marché de poisson est biaisé, ne
répondant à aucune logique commerciale.
Dans le même sens, le ministère de
l’Agriculture et de la Pêche Maritime vient de recevoir un rapport
accablant, détaillant, preuves à l’appui, comment les prix du poisson
deviennent trop élevés, et qui en sont les véritables bénéficiaires.
Selon ce rapport, signé par des professionnels syndicalistes, dont entre
autres la Confédération Nationale de la Pêche Côtière, le prix des
sardines ne dépasse guère 10 dhs dans les ports de pêche de Tanger,
Safi, et El Jadida. Mais, ajoute-on, à cause des mafias et des semsaras
des marchés, son prix est aujourd’hui de 30 dhs.
La toile, elle, laisse exprimer sa
colère. Une chose est sûre : les prix du poisson en ce mois de Ramadan
sont des plus élevés, dépassant de loin le pouvoir d’achat des ménages
marocains. Un appel au boycott est lancé à partir de ce mardi 22 mai.
Celui-ci se veut une réaction contre les spéculateurs et les mafias des
marchés de poissons. Une réaction contre un marché livré à lui-même
depuis de longues années déjà. Arrivera-t-on à le redresser ? Telle est
la question. Du côté du gouvernement El Othmani, silence radio. Mais
jusqu’à quand ?
Mais au-delà de la hausse des prix, il
est important de souligner qu’aujourd’hui le pouvoir d’achat des
Marocains, en particulier la classe moyenne, atteint ses limites. Et là,
c’est la problématique de fond qui nécessite des réponses urgentes.
Autrement, les boycotts risquent de n’épargner aucun secteur
d’activités. El Othmani et son équipe sont invités à donner des réponses
dans les plus brefs délais, et ne pas sous-estimer cette nouvelle forme
de contestation populaire. Surtout pas. Dans tous les cas, le ton est
donné.
Hassan Zaatit