Les beautés de la sardine s'exportent en
Sologne. Pour la première fois, Jacques Hervé, photographe de mer,
participe au Printemps de la Photographie de Romorantin (Loir-et-Cher).
Ses sardines libres ou en boîtes côtoient les renards et autres
chevreuils des photographes animaliers en lice. Et même les lions du
Kenyan Tony Crocetta.
« Concarnois pur sucre », comme il le dit lui-même, Jacques Hervé a été
marin : « Logique ». Il a aussi « toujours été photographe » et «
forcément photographe de la mer quand on est Concarnois et marin ».
Après des mois de travail, ce photographe qui joue avec les paysages et
les vagues, vient d'achever un reportage complet sur la sardine : « De
la traque à la pêche et à la mise en boîte », expliquait-il hier.
Son
travail a été retenu pour la 8e édition du Printemps de la photographie
qui se déroule actuellement à Romorantin en Sologne. « Nous sommes
quarante photographes de France, de Belgique et de Suisse à avoir été
sélectionnés pour ce Festival qui est de plus en plus réputé ». Des
photographes amateurs ou professionnels, « spécialisés dans les
paysages, les portraits ou la photographie graphique ». Mais surtout des
photographes animaliers. D'ailleurs ce Printemps de la photographie est
parrainé par Tony Crocetta, photographe animalier « mondialement connu
», spécialiste du lion et de l'éléphant des réserves du Kenya. L'animal :
un thème assez logique pour cette ville de Sologne entourée de forêts
et d'étangs et haut lieu de la chasse de France. Alors, « Je pense que
mon travail sur la sardine a dû intéresser ce salon qui présente souvent
des photographies de gibier », résume le photographe. Le poisson bleu a
fait mouche : « À Romorantin, la sardine est un peu atypique ».
« Pas un métier de gingin »
Sa sélection, accrochée jusqu'à dimanche, comporte 25 photographies. «
J'ai voulu capturer et raconter toute l'histoire de la sardine. J'ai
donc embarqué sur deux bateaux de pêche : le vag a Lamm de Didier Le
Gloanec et le Lycia de Stéphane Bévin ». Et, en plusieurs campagnes avec
ces bateaux concarnois, « de jour comme de nuit pour la beauté de la
lumière quand le soleil se couche », Jacques Hervé a suivi la vie
frétillante de la sardine et sa capture. « Je ne connaissais pas ce
métier. J'ai été bluffé. Ces patrons de pêche sont des décideurs qui
doivent agir très vite. C'est vraiment pas un métier de gingin ».
Richesse et savoir-faire
Après les campagnes de pêche, « Je voulais aussi entrer dans le monde de
la conserverie, là où finit l'histoire de la sardine. Pour avoir la
fermeture de la boîte qui termine mon reportage ». C'est la conserverie
JB Océane qui lui a ouvert ses portes. « Avec le gérant, Jean Burel,
j'ai vite compris combien la sardine était importante pour l'économie
locale et combien la pêche et la conserverie étaient de grandes preuves
du savoir-faire des Concarnois ».
Filets bleus aux Filets bleus
Cette exposition sur la sardine va venir à Concarneau. Elle sera
présentée sur les quais lors du festival des Filets bleus. « Le regard
des Concarnois sera sans doute différent de celui des Solognots »,
suppose le photographe qui se réjouit de faire la promotion de la
sardine au pays des chevreuils. À Romorantin, les visiteurs sont « très
intéressés » par l'aventure de ce poisson qu'ils connaissent surtout en
boîte. Si les Concarnois connaissent mieux la sardine, les images de
Jacques Hervé, lors des Filets bleus, mériteront bien le détour. Même si
les sardines concarnoises ne côtoient plus les cascades de Suisse, la
biche de Chambord ou le lion du Kenya.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau/photographies-la-sardine-au-milieu-des-lions-28-05-2015-10644559.php
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