Let the dindes alone…

Retour de la sardine pour Noël à Douarnenez  

William LECOQ in Ouest-France
 
Depuis quelques jours, les bolinches prennent des sardines de gros calibre par centaines de tonnes au large de Douarnenez. Une situation inhabituelle à cette période de l'année.
Depuis quelques jours, la silhouette des bolincheurs, filets à l'eau, accompagnés de leur nuée de goélands, est venue s'ajouter à la vue panoramique depuis les ports douarnenistes.
Pas besoin d'aller bien loin, l'animal recherché est trouvable à quelques encablures à peine des rivages de la cité penn-sardin. Le poisson coupable, bien connu dans la région, porte un nom : la sardine.
En ce milieu de mois de décembre, le poisson emblématique de la baie est pêché en grande quantité. Depuis trois semaines, la criée de Douarnenez en reçoit ainsi entre 100 et 250 tonnes par jour, selon son directeur José Salaün.
« Normalement, à cette époque, il y en a moins », confie-t-il.
Pêche de beau temps
Déjà bien orientée depuis début 2016, avec 71,82 % de hausse du tonnage débarqué en criée sur les neuf premiers mois, la halle à marée penn-sardin est cette fois sûre de terminer l'année en fanfare. Une bonne nouvelle, lorsque l'on sait que l'année 2015 a été, au contraire, plutôt maussade.
Double bonus : la sardine en question est d'un gros calibre, particulièrement intéressant pour les conserveries. « En ce moment, il y a de 10 à 15 sardines par kg, explique Pierrick Joncour, armateur du Basse-Gouache, l'un des bolincheurs actuellement à pied d'oeuvre dans la baie. À cette taille-là, c'est beaucoup plus facile pour les machines. »
Mais alors qu'est-ce qui amène autant de poisson dans les eaux de la baie, à une période où il brille habituellement par sa rareté ? « C'est dû au fait qu'il y ait eu du beau temps, poursuit Pierrick Joncour. En septembre, il n'y a eu aucune tempête. Les vents étaient toujours orientés nord-est ou sud-ouest. Et la sardine, c'est une pêche de beau temps. »
Ce retour peut sembler d'autant plus surprenant que, l'été dernier, les pêcheurs comme les bolincheurs faisaient plutôt la grimace. Fin septembre, l'entreprise Chancerelle, leader français des conserves de sardines à l'ancienne, annonçait qu'elle allait devoir réduire sérieusement la voilure face à la pénurie (non-reconduction d'intérimaires et chômage technique).
« Il n'y avait pas de sardines assez grosses », analyse simplement Pierrick Joncour.

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