L'« eissauga » (prononcer « éissaougue »), ou pêche à la traîne, a été longtemps pratiquée sur toute la côte méditerranéenne.
La partie centrale de l'eissauga, en forme de sac, est appelée le chaudron ou la marga (prononcer margue). C'est là que vont se concentrer les poissons lorsque le filet sera retiré. C'est un véritable filet traînant qui drague les fonds sableux ou herbeux. On va le placer en mer pour le tirer ensuite vers la terre au moyen de cordages.
Cette technique de pêche qui consiste à capturer les poissons en les encerclant avec un filet est l'une des plus anciennes, largement pratiquée sur les côtes méditerranéennes. Les Égyptiens l'utilisaient déjà 2 500 ans avant Jésus Christ.
« Les pêcheurs de Cassis pratiquaient plus spécialement la pêche à l'eissaugue, sorte d'immense senne comprenant une vaste poche avec deux bras, filet traînant tiré de terre au moyen de cordages. Le sac avait souvent plus de 36 mètres de long et une gueule de plus de 20 mètres d'ouverture ; les ailes mesuraient chacune 130 à 140 mètres. Avec parfois plus de 1 500 mètres de corde, quinze hommes suffisaient à peine à manier cet engin jeté à une grande distance du rivage. Chargé souvent de 1 500 kilogrammes de poissons, il ramenait à la fois les pièces sédentaires et les migratrices, telles que les sardines. On pouvait voir l'eissaugue ramener exceptionnellement en une seule fois plus de 30 quintaux de ces clupées vagabondes. Cet art de pêche était l'un des plus grands pourvoyeurs du marché marseillais ; il avait l'avantage de fournir le poisson le plus frais, puisqu'il arrivait vivant sur la plage. D'autre part, lesté avec mesure, cet engin effleurait le fond sans le draguer et il passait pour le plus inoffensif des filets traînants. » *
Le filet est déposé sur un bateau à fond plat qui peut s'avancer jusqu'au ras de la plage,
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