Mespaul. La conserverie Poisson d’Ouest mise sur des produits haut de gamme
En 2016, Julien Braun a opéré un choix
stratégique en changeant sa marque, ses bocaux, ses étiquettes...
Décision payante pour la conserverie Poisson d'Ouest à Mespaul
(Finistère).
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Julien Braun a mis au point une gamme de 25 produits : rillettes, conserves de sardines et tartinades. |
Vous ne trouverez pas les conserves de
Poisson d’Ouest, installée à
Mespaul (Finistère) près de Saint-Pol de Léon, dans votre supermarché.
Julien Braun a choisi de distribuer ses bocaux dans
des épiceries fines principalement. Question d’image et de charge de
travail. « Seul, je ne pourrai jamais fournir », assure le patron
originaire d’Alsace.
Dans sa jeunesse, ses parents emménagent en
Bretagne. Il fait une prépa maths puis décide en 2005 de créer la conserverie Mer terroir tradition.
Changement de marque en 2016
Il n’a que 21 ans. Il bénéficie des conseils de son père qui travaille alors dans l’agroalimentaire.
Julien Braun élabore lui-même ses recettes, acquiert tout le matériel…
L’affaire ronronnait. Ça ne décollait pas. J’ai longtemps
réfléchi et puis je me suis décidé à changer la marque et refaire
tout : les bocaux, les couvercles, les étiquettes…
Cette décision s’avère payante puisqu’en très peu de temps, le
chiffre d’affaires de Poisson d’Ouest double pour atteindre 360 000
euros en 2017.
Ses produits sont vendus dans des bocaux au design épuré de 90 ou
200 g. « Ça fait plus haut de gamme, plus chic », décrit le patron.
Le contenu se veut aussi haut de gamme avec une teneur de poisson ou
crustacés de 60 % au minimum. « Presque tout vient de Roscoff ou des
ports de Cornouaille », poursuit Julien Braun, 34 ans.
Projet de déménagement
La gamme comprend 25 références dont une majorité de rillettes :
cabillaud, bar, langoustines, sardines, araignée de mer… Julien Braun
fabrique aussi des conserves de sardines et depuis peu des tartinades :
saumon dulse et piquillos, maquereau wakamé et moutarde.
Trois nouvelles références de tartinades devraient bientôt être
vendues. Le patron aime introduire dans ses recettes des algues et
légumes locaux : coco de paimpol, artichaut. Il a même réussi à marier
le lieu jaune et la saucisse de Molène. Un délice !
Le développement de Poisson d’Ouest est désormais bridé par la taille de sa fabrique située à Mespaul.
Mon local fait 150 m2. Il en faudrait le double. J’ai pris contact avec les communautés de communes du secteur pour trouver un site.
De nouvelles perspectives pourraient alors s’ouvrir : élargir la gamme, produire davantage (115 000 unités en 2017), embaucher…
Pour l’instant, Julien Braun travaille seul. Il a toutefois délégué
la commercialisation de ses produits à trois agents qui se focalisent
sur la Bretagne, le Grand Ouest et la région parisienne.
Quelques bocaux sont vendus en
Allemagne. Poisson d’Ouest aimerait aussi prendre pied en
Espagne.