Faire consciencieusement son travail, respecter les règles et la tradition dans l'amour d'un travail bien fait, honnête et novateur à la fois, agir dans le respect du produit et de la ressource, dans le respect de son environnement et dans celui aussi des hommes et des femmes dont elle est le métier, avoir du succès et développer son activité partout où l'excellence française est reconnue, autrement dit produire des sardines à l'ancienne comme le fait Jacques Gonidec avec ses Mouettes d'Arvor, voila qui peut sembler étrange aux yeux sourcilleux de l'administration. N'est-il pas de mise aujourd'hui que la triche soit partout ? La sardine n'y échappe pas.
Mais il n'y a pas eu de sardinegate à Concarneau. Les Mouettes d'Arvor ont tenu leur promesse.
Les amateurs le savent, quand on ouvre une boîte de sardine de Jacques Gonidec troisième du nom, c'est de la vraie bonne sardine bretonne qu'on y trouve. Il sait d'où elle vient et même par quel temps elle a été pêchée. Il a parlé avec les hommes du bateau, discuté avec le capitaine et veillé à ce que les sardines du jour soient traitées avec soin, avec tout le savoir faire confondu de générations de marins, de conserveurs et d'ouvrières spécialisées dans la sardine comme d'autres dans la dentelle.
On peut faire tous les tests, tous les contrôles inopinés, chercher la petite bête, la sardine des Mouettes d'Arvor est irréprochable ! Elle se livre sans logiciel truqué ni subventions détournées. Ce n'est pas son genre. Pour ça, il faut voir ailleurs. La planète ne manque pas de sardines (quoique… voir articles Inquiétudes sur les sardines).
Quand l’administration s’acharne sur la sardine
OUEST-FRANCE - Actualité du jour - Vendredi 22 mai 2015
OUEST-FRANCE - Actualité du jour - Vendredi 22 mai 2015
La conserverie Gonidec va bien. Et même très bien. Ses conserves haut de gamme s'exportent de plus en plus. Souci, la pesanteur des contrôles administratifs va jusqu'à entraver le dynamisme de la société.
Huit contrôles l'an passé ! Jacques Gonidec, patron de la conserverie éponyme n'en peut plus. Et le dit. Entre les contrôles du fisc, des douanes, de l'agence de l'eau, de la police de l'eau, de la Draf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt), les contrôles vétérinaires et de la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), le directeur général des Mouettes d'Arvor - la seule conserverie à l'ancienne de la Ville bleue - en arrive à parler aujourd'hui « d'acharnement » de la part de l'administration.
« Le bouquet, c'est que l'entreprise a même été contrôlée par le CICC, la commission interministérielle de coordination des contrôles, chargée de contrôler... les contrôles, ajoute-t-il agacé. Cela fait beaucoup pour une petite entreprise. Qu'on nous laisse travailler. On ne triche pas. Je ne comprends pas pourquoi l'État demande sans arrêt aux entreprises qui fonctionnent pourquoi... elles fonctionnent. Je suis excédé par ces contrôles excessifs. Et très inquiet pour l'avenir. Bien plus qu'avant. Ces huit contrôles, je les ai vécus et je me dis que je n'avais pas apprécié le risque. Je prends des risques professionnels tous les jours, des risques commerciaux, financiers, mais aujourd'hui, je me dis que l'on est à la merci d'une décision administrative. Les entreprises sont devenues si fragiles par rapport à cette toute puissance de l'administration. Elle a le droit de vie ou de mort sur elles. »
Et de citer l'exemple de la pollution d'une rivière concarnoise, en 2012, dont la procédure s'est terminée cette année. « Elle n'était pas de notre fait, mais elle aurait pu nous valoir une amende de 370 000 € si le véritable pollueur n'avait pas été découvert », s'alarme Jacques Gonidec.
L'export à la hausse
Pourtant l'entreprise va bien. Et même très bien. Créée en 1959 par Jacques Gonidec 1er du nom, côté Passage Lanriec ; installée à l'entrée de Concarneau côté Kéramporiel depuis 1995, agrandie en 2010, la conserverie a érigé son savoir-faire à l'ancienne en stratégie payante depuis sa création : du haut de gamme fabriqué à la main, avec du poisson frais, et, en produit phare, la fameuse conserve de sardines à l'ancienne.
Un savoir-faire qui s'exporte et qui séduit les consommateurs des épiceries fines d'Asie, d'Amérique du nord et d'Europe. Et qui s'affiche en chiffres : plus 8 % du chiffre d'affaires à l'export en 2014, soit une augmentation de plus 50 % par rapport à 2013. Une niche que le patron entend bien développer au Japon, en Chine, dont il revient justement, ou aux États-Unis ou au Canada.
« Alors que le marché de conserverie stagne, les Mouettes d'Arvor affichent une progression de 10 % cette année. Elle était de 15 % l'an passé, précise Jacques Gonidec, 3e du nom. Cela conforte le succès de la nouvelle charte graphique que nous avons mise en place l'an passé pour rendre la gamme de nos produits plus cohérente et plus visible. » Pour le patron passionné des Mouettes d'Avor, « cela prouve que notre stratégie de qualité marche. Je ne suis pas inquiet à ce niveau-là. En revanche, c'est l'administration qui m'inquiète. Cette charte, nous avons beaucoup travaillé pour la mettre en place, alors même que se déroulaient les contrôles. Ce qui nous fait avancer, c'est l'envie. Aujourd'hui, l'administration pourrait nous casser cette envie. »
Catherine GENTRIC in Ouest-France 22 mai 2015
Huit contrôles l'an passé ! Jacques Gonidec, patron de la conserverie éponyme n'en peut plus. Et le dit. Entre les contrôles du fisc, des douanes, de l'agence de l'eau, de la police de l'eau, de la Draf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt), les contrôles vétérinaires et de la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), le directeur général des Mouettes d'Arvor - la seule conserverie à l'ancienne de la Ville bleue - en arrive à parler aujourd'hui « d'acharnement » de la part de l'administration.
« Le bouquet, c'est que l'entreprise a même été contrôlée par le CICC, la commission interministérielle de coordination des contrôles, chargée de contrôler... les contrôles, ajoute-t-il agacé. Cela fait beaucoup pour une petite entreprise. Qu'on nous laisse travailler. On ne triche pas. Je ne comprends pas pourquoi l'État demande sans arrêt aux entreprises qui fonctionnent pourquoi... elles fonctionnent. Je suis excédé par ces contrôles excessifs. Et très inquiet pour l'avenir. Bien plus qu'avant. Ces huit contrôles, je les ai vécus et je me dis que je n'avais pas apprécié le risque. Je prends des risques professionnels tous les jours, des risques commerciaux, financiers, mais aujourd'hui, je me dis que l'on est à la merci d'une décision administrative. Les entreprises sont devenues si fragiles par rapport à cette toute puissance de l'administration. Elle a le droit de vie ou de mort sur elles. »
Et de citer l'exemple de la pollution d'une rivière concarnoise, en 2012, dont la procédure s'est terminée cette année. « Elle n'était pas de notre fait, mais elle aurait pu nous valoir une amende de 370 000 € si le véritable pollueur n'avait pas été découvert », s'alarme Jacques Gonidec.
L'export à la hausse
Pourtant l'entreprise va bien. Et même très bien. Créée en 1959 par Jacques Gonidec 1er du nom, côté Passage Lanriec ; installée à l'entrée de Concarneau côté Kéramporiel depuis 1995, agrandie en 2010, la conserverie a érigé son savoir-faire à l'ancienne en stratégie payante depuis sa création : du haut de gamme fabriqué à la main, avec du poisson frais, et, en produit phare, la fameuse conserve de sardines à l'ancienne.
Un savoir-faire qui s'exporte et qui séduit les consommateurs des épiceries fines d'Asie, d'Amérique du nord et d'Europe. Et qui s'affiche en chiffres : plus 8 % du chiffre d'affaires à l'export en 2014, soit une augmentation de plus 50 % par rapport à 2013. Une niche que le patron entend bien développer au Japon, en Chine, dont il revient justement, ou aux États-Unis ou au Canada.
« Alors que le marché de conserverie stagne, les Mouettes d'Arvor affichent une progression de 10 % cette année. Elle était de 15 % l'an passé, précise Jacques Gonidec, 3e du nom. Cela conforte le succès de la nouvelle charte graphique que nous avons mise en place l'an passé pour rendre la gamme de nos produits plus cohérente et plus visible. » Pour le patron passionné des Mouettes d'Avor, « cela prouve que notre stratégie de qualité marche. Je ne suis pas inquiet à ce niveau-là. En revanche, c'est l'administration qui m'inquiète. Cette charte, nous avons beaucoup travaillé pour la mettre en place, alors même que se déroulaient les contrôles. Ce qui nous fait avancer, c'est l'envie. Aujourd'hui, l'administration pourrait nous casser cette envie. »
Catherine GENTRIC in Ouest-France 22 mai 2015
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