À Saint-Guénolé, la sardine en fait des tonnes
Pont-l'Abbé - Publié le 06/06/2016 à 05:01
Entre 1 h et 6 h du matin, dix-huit bolincheurs déchargent leurs poissons sur les quais de Saint-Guénolé. | Ouest-France.
Figurant parmi les plus importants ports sardiniers de France, le port de Saint-Guénolé (Finistère) accueille tous les jours dix-huit bolincheurs.
C’est un ballet quotidien et matinal qui se joue sur les quais du port de Saint-Guénolé. Tandis que les fileyeurs partent pour leur journée en mer, les bolincheurs, eux, débarquent la sardine et terminent leur journée.
Au total ce sont dix-huit navires qui tournent entre 1 h et 6 h du matin pour livrer le poisson. Un rythme lié au mode de vie de la sardine : "La nuit, le poisson remonte près de la surface, il est plus facile à pêcher. Alors qu’en journée, elle reste en profondeur", explique un pêcheur, dont le bateau est immatriculé à Douarnenez.
80 tonnes quotidiennes
Il y a deux semaines, plus d’une centaine de tonnes de sardines se sont retrouvées chaque jour sous la halle à marée. La semaine dernière, la moyenne était autour de 80 tonnes. "Cela impressionne les gens parce qu’on parle en tonnes, relativise-t-il. Mais à cette période-là, c’est normal."
La campagne de la sardine est donc lancée. L’hiver, les bolincheurs se concentrent plutôt sur "la daurade, les maquereaux ou le pageot rose."
Parti à 21 h, le bolincheur est revenu à 2 h du matin. Une heure et demie plus tard, le déchargement se termine. Bilan : cinq tonnes de sardines, sur un bateau qui peut en accueillir 13 tonnes, pêchées à 30 minutes du port. "On pense rester encore un mois ici. Puis nous repartirons sur Douarnenez." Car la zone de pêche s’étend jusqu’à la baie d’Audierne.
Star de l’été
À côté, le Stereden Ar Mor termine lui aussi son déchargement. Au total, le bolincheur ramène huit tonnes de poisson. "On peut ramener jusqu’à quinze tonnes. Mais on a atteint les commandes fixées par les clients, note un pêcheur. Alors on rentre. Mais d’autres sont encore en mer car ils n’ont pas fini."
Parmi les clients, on trouve notamment Connétable ou la conserverie Furic. "Il y a beaucoup plus de demandes l’été. Cela se comprend, il y a besoin de friture pour les barbecues."
Si contrairement aux maquereaux et aux anchois, la sardine ne fait pas l’objet de quotas, "cela finira par arriver".
6 h 15. Tandis que le phare et les balises d’entrée au port s’éteignent, les derniers bateaux arrivent pour décharger. À l’intérieur de la halle à marée, des coffres de 250 kg sont rangés selon leur provenance.
Les premiers employés de la criée arrivent et préparent la vente. Cette dernière se déroule tous les jours, à 7 h. Un tableau est affiché, récapitulant le poids des prises des bolincheurs. Et pour la majorité, la totalité est vendue avant leur arrivée.
Cinq minutes de vente"Pour le moment nous avons entre 7 et 8 tonnes à la vente, et 75 tonnes ont été ramenées, note Alain Marblé, à la criée. Comme le marché est déjà fait, cela va vite !" Finalement, ce seront 2,8 tonnes de sardines qui seront proposées.
Dans la salle de vente, seul un mareyeur est présent, un habitué. "Ils sont de moins en moins à venir, tout se fait par Internet", remarque Alain Marblé. Comme pour confirmer ses dires le téléphone sonne : un mareyeur l’informe qu’il restera chez lui pour aujourd’hui.
La vente démarre. Le prix des lots est fixé à 65 centimes pour 200 kg. Du fait de la faible quantité, la vente ne dure que cinq minutes. "Et encore, j’ai pris mon temps", rigole Alain Marblé.
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