Sea Shepherd dénonce la mutilation d'un dauphin en Bretagne
Un dauphin gravement mutilé a été découvert sur une plage de la baie de Douarnenez. L'ONG Sea Shepherd accuse les pêcheurs de sardines et rappelle que tous les dauphins sont strictement protégés en France.
Par Morgane Kergoat Publié le 24-02-2016 in Sciences et Avenir
COUP DE GUEULE. C'est une macabre découverte qu'a faite un riverain de Kerlaz, dans la baie de Douarnenez (Finistère) lundi 23 février 2016 vers 18h. Selon le quotidien Ouest France, l'homme promenait son chien sur la plage de Trezmalaouen lorsqu'il est tombé sur le cadavre atrocement mutilé d'un dauphin. Le cétacé est en effet dépecé sur toute la longueur du dos à partir d'une coupe franche réalisée derrière la tête et jusqu'à la queue, qui a été sectionnée. "Il a dû être pris dans un filet", suppose le témoin qui a aussitôt alerté le centre Océanopolis de Brest. Mais un filet ne saurait être responsable des horribles blessures de l'animal. "Les pêcheurs 'se sont taillés un steak' dans le cadavre", dénonce Sea Shepherd sur sa page Facebook. Et l'ONG de rappeler que "les dauphins sont strictement protégés et les captures accidentelles sont censées être répertoriées et les victimes des filets doivent être ramenées à quai".
"Une honte pour les pêcheurs"
En effet, d'après l'Arrêté du 1er juillet 2011 : "À partir du 1er janvier 2012 et à des fins de connaissance, tout spécimen de cétacé ou de pinnipède capturé accidentellement dans un engin de pêche doit faire l'objet d'une déclaration dès lors qu'un organisme a été désigné par les administrations compétentes dans le but de contribuer aux programmes de recherches scientifiques conduits sur les mammifères marins" (article 4).
Dans son post, Sea Shepherd pointe du doigt le manquement à cet arrêté par des pêcheurs de sardines (dont le navire est appelé bolincheur) : "Des informations (invérifiables jusqu'ici) nous parviennent depuis un moment sur certains bolincheurs, qui ont pour pratique, non seulement de ne pas amener à quai les dauphins qu'ils capturent dans leurs filets, mais en plus de profiter de ces captures pour en faire un festin avant de couler les cadavres au fond de l'eau. Les pêcheurs en question ont toujours nié cette pratique. Cette fois, le cadavre mutilé du petit dauphin apporte la preuve que ce genre de pratique a bien lieu en France. Les pêcheurs concernés sont une honte pour la profession."
SIGNALEMENT. Par ailleurs, tout mammifère marin échoué (mort ou vivant) doit être signalé à l'Observatoire Pélagis (téléphone : 05.46.44.99.10, 7 jours/7), qui participe au Réseau National d'Échouage (RNE), coordonné par le Centre de recherche sur les mammifères marins (CRMM). Les scientifiques référencent ainsi les mammifères marins découverts après échouage. Ils procèdent à l'identification précise des espèces observées et effectuent des relevés biométriques. Ils réalisent également des prélèvements de tissus et d’organes pouvant étayer différents travaux d’étude portant notamment sur la génétique, le régime alimentaire, les polluants organiques persistants, les métaux lourds, la virologie, la bactériologie… Parfois ces données permettent d'établir les circonstances de la mort de l'animal. Mais dans d'autres cas, il faut avoir recours à une autopsie.
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