Les bolincheurs pêchent actuellement au sud de Sein, dans l'ouest de Penmarc'h. ©DR |
Jusque-là au ralenti en la matière, les conserveurs reprennent la production de la sardine depuis quelques jours, avec le retour du poisson bleu dans les sennes des bolincheurs cornouaillais. « Nous avions débarqué de la petite sardine du printemps jusqu'à début août », explique Gaétan Lappart, le
président de l'Association des bolincheurs de Cornouaille. Jusqu'à ce que l'anchois ne fasse son apparition au cours des derniers jours de juillet. « De Belle-Ile à Ouessant, l'anchois semble avoir fait barrage à la sardine », poursuit le patron de l'Esperantza 2, l'un des 27 bolincheurs cornouaillais. De
l'anchois en quantité qui a conduit les bateaux à atteindre leurs quotas il y a quinze jours. Revers de la médaille, la quantité importante d'anchois s'est traduite par des cours moyens pas très élevés. Et elle a surtout privé les transformateurs, mareyeurs et conserveurs, de sardine pendant une bonne
partie de l'été.
180 tonnes hier matin
Dans ces conditions, avant même la fin de la saison qui pourrait se poursuivre jusqu'en décembre en fonction de la demande des conserveurs, le bilan de cette nouvelle saison est globalement positif pour les quelque 180 marins cornouaillais embarquant à la bolinche. « On s'en sort bien, même si
c'est une meilleure année pour le chalut compte tenu du prix du gasoil et de l'abondance de langoustines », estime Gaétan Lappart. Depuis quinze jours, la flottille toujours basée à Saint-Guénolé, débarque à nouveau de la sardine. 180 tonnes, hier matin. Du poisson totalement acheté par les conserveurs. Du poisson plus gros, qui faisait défaut depuis le printemps. De taille moyenne, il est plus adapté à la transformation en filets. Avec un petit bémol, pour Jacques Gonidec. Le conserveur concarnois, qui en a acheté hier matin, souligne le surplus de travail obligatoire, en raison « de
poisson de taille non homogène ». Comme pour la petite sardine du début de saison, la situation s'ajoute à la flambée du prix de l'huile d'olive consécutive de la maladie de l'olivier, pour impacter le coût d'exploitation de l'entreprise.
Prolifération de méduses
Dans ces conditions, la production de conserves de sardines qui avait été stoppée début octobre, l'an passé, se poursuit. Non sans difficultés pour les bolincheurs. Dans l'ouest de Penmarc'h, ils doivent faire face à une prolifération de méduses. « On ne s'en rend pas compte à la côte avec les vents
d'est. Mais tout le monde s'en plaint, y compris les chalutiers et les fileyeurs ». Une situation qui, dans la nuit de dimanche à lundi, a conduit bon nombre de bateaux à relâcher leurs prises. « On n'a jamais vu ça par le passé », poursuit le président de l'Association des bolincheurs. La profession avait été alertée dès le printemps par les scientifiques, après de premières observations réalisées dans le golfe de Gascogne. Une prolifération qui, toutefois, ne devrait pas contrarier davantage l'activité des bolincheurs. Grâce à l'anchois, notamment, la profession a « rattrapé son mauvais début de saison ».
3 novembre 2015 à 07h35 / Jean Le Borgne / !
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